Deux options sur la table pour prolonger l’extraction du charbon

Photo: Tomáš Adamec, ČRo

Depuis plusieurs années le débat est vivace en Tchéquie sur la possibilité de revoir les règles limitant l’exploitation de charbon et le ministre de l’Industrie et du Commerce entend donner une première réponse dès cette année. Selon le quotidien E15, Jan Mládek planche en effet sur deux variantes avec la perspective de modifier ces limitations dans une ou deux mines du nord de la Bohême. Justifiée par la sauvegarde de l’emploi, la proposition inquiète cependant habitants et écologistes.

Photo: Tomáš Adamec,  ČRo
Le chef de l’Etat Miloš Zeman rate rarement une occasion d'évoquer l’impérieuse nécessité, selon lui, de revenir sur ces limitations fixées par le gouvernement tchèque en 1991 pour préserver l’environnement. Pour son plus grand bonheur, le social-démocrate Jan Mládek s’est mis à l’ouvrage et a élaboré deux options.

La première consiste à revenir sur ces limites uniquement pour la mine de Bílina, qui est exploitée par une société détenue par la compagnie énergétique ČEZ. La seconde option consisterait à permettre une exploitation plus poussée à la fois à Bílina mais aussi non loin de là dans la carrière ČSA, propriété de l'entreprise Severní Energetiká. Pour le ministre, le moment est opportun car ces établissements approchent les seuils d’exploitation fixés et aucune élection n’est inscrite au calendrier en 2015.

Jan Mládek,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Pour l’heure, j’envisage une situation où je proposerais au gouvernement une des deux options prioritairement car la décision finale est purement politique. Même si à l’heure actuelle, je crois qu’il y a une sorte d’accord sur le fait qu’il n’y ait aucune raison de ne pas revoir les limites pour la mine de Bílina. Le débat sera plus complexe en ce qui concerne la mine de ČSA. »

Jan Mládek est lucide sur ce point puisque Vladimír Buřt, le maire écologiste de la ville de Horní, Jiřetín, s’il se félicite du fait que ni sa commune ni la localité de Černice ne soient menacées par les options envisagées, n’en reste pas moins très réservé, notamment sur la seconde éventualité :

« Pour ce qui est de la variante qui consiste à une remise en cause partielle des limites de la mine ČSA, il est très probable que cela aurait pour conséquence de rapprocher à quelques dizaines de mètres seulement des zones construites les activités d’extraction. En fait, je pense que cela rendrait presque impossible la vie dans notre bourg. Donc cette variante ne m’apparaît pas bonne. »

Horní Jiřetín,  photo: Hadonos,  CC BY-SA 3.0 Unported
Le maire de Horní Jiřetín se prévaut du soutien exprimé par ses administrés lors des élections municipales de l’automne dernier afin de défendre les limites fixées en 1991, les seules d’après lui « à garantir réellement des conditions de vie normales dans sa commune avec des possibilités de développement et de construction de logements ». Aussi, Vladimír Buřt entend soutenir une troisième possibilité :

Vladimír Buřt,  photo: Jirka Dl,  CC BY-SA 2.0 Generic
« Il y a encore sur la table une solution de compromis qui ne revient pas sur les limites de 1991 mais qui permet tout de même de poursuivre l’extraction à partir de terrains appartenant à l’armée avec une combinaison de technologies en surface et dans le sol. Cela permettrait aux exploitants de prolonger leurs activités longtemps après la fin de l’exploitation en sous-sol. Ma commune n’aurait pas de problème avec une telle option. »

Les entreprises concernées n’ont pour l’heure pas réagi et le ministre de l’Industrie et du Commerce entend mener des discussions avec elles ainsi qu’avec les élus de la région avant de rendre sa proposition finale au gouvernement, aux alentours de fin mars. A l’instar du président Miloš Zeman, Jan Mládek indiquait l’année passée ne pas exclure la possibilité de soumettre l’option retenue par référendum à la population de Bohême du Nord.