En Tchéquie aussi, la fin des frais d’itinérance devient une réalité

Photo illustrative: JESHOOTS / Pixabay, CC0

Les frais d'itinérance téléphonique seront complètement abolis dans l'Union européenne à partir du 15 juin prochain. En République tchèque, deux opérateurs ont anticipé de quelques jours la fin du surcoût des frais de roaming, conformément à la décision de la Commission européenne. Trois petits opérateurs virtuels demandent toutefois une exception, craignant de ne plus être en mesure d’assurer leurs services mobiles après la mise en application du nouveau mode de facturation.

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A compter de jeudi prochain, les citoyens de l'UE ne payeront plus de surcoûts lorsqu'ils téléphoneront, enverront un SMS ou surferont sur Internet dans un autre pays de l'Union que celui dans lequel ils résident. Il s’agit de l’aboutissement de plusieurs années d’efforts déployés par la Commission européenne, comme s’en félicite Andrus Ansip, vice-président de la Commission chargée du marché unique numérique :

« Nous avons agi dans l’intérêt des consommateurs européens. Nous estimons que cette mesure aura un impact positif sur leur vie, qu’elle permettra de réduire leurs frais. »

Depuis dimanche, les abonnés des deux des trois principaux opérateurs tchèques, T-Mobile et Vodafone, peuvent déjà bénéficier de leurs forfaits en Europe comme en République tchèque. Le troisième grand opérateur de la téléphonie mobile, O2, s’alignera sur le nouveau règlement européen à compter de jeudi prochain. Quant à une éventuelle hausse des prix des forfaits consécutive à cette mise aux normes, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Jiří Havlíček, a rassuré les consommateurs tchèques :

« Selon les informations dont nous disposons, rien ne porte à croire que les opérateurs tchèques voudront piéger leur clients en compensant leurs dépenses par une hausse des prix des autres services. »

Comme expliqué par le commissaire Andrus Ansip, « il fallait réduire les prix d'itinérance en gros » pour que les opérateurs puissent supprimer les frais de roaming sans augmenter leurs tarifs.

Si certains Tchèques étaient jusqu’à présent habitués à éteindre leurs portables quand ils se rendaient à l’étranger, ceux qui effectuent fréquemment des voyages d’affaires ou encore les habitants des régions limitrophes préféraient souvent acheter des cartes SIM chez des opérateurs étrangers. Selon les estimations des spécialistes, l’abolition des frais d’itinérance modifiera rapidement leurs habitudes. L’année dernière, rien que les clients de T-mobile ont effectué 79 millions de minutes d’appels téléphoniques depuis l’étranger et tout porte à croire que les Tchèques, très attachés à leurs smartphones malgré les prix particulièrement élevés des forfaits locaux par rapport au reste de l’Europe, seront de plus en plus nombreux à téléphoner ou à surfer sur la Toile depuis l’étranger.

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Rédacteur en chef du site mobil.idnes.cz, Jan Matura ne s’attend pas, lui non plus, à ce que les opérateurs réagissent à cette nouvelle situation en augmentant leurs tarifs:

« On peut plutôt s’attendre à un certain déséquilibre en Europe. L’opérateur devra payer pour les itinérances de ses clients tout en bénéficiant des clients étrangers qui utiliseront son réseau. Les habitants des pays de l’Europe du Nord étant beaucoup plus nombreux à se rendre dans le sud quel’inverse, il y aura une disproportion entre le sud et le nord de l’Europe. Quant aux opérateurs tchèques, j’estime que certains pourraient même profiter de cette nouvelle mesure. »

En attendant, les opérateurs tchèques ne voient pas d’un bon œil l’abolition des frais d’itinérance qui, pendant longtemps, ont constitué une importante source de revenus pour eux. « Nous nous attendons à un impact négatif sur notre chiffre d’affaires, même si nous sommes encore incapables d’estimer une somme quelconque », a déclaré la porte–parole d’O2, un des leaders du marché de la téléphonie mobile en République tchèque.