Enième crise gouvernementale

Radek John, photo: CTK
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La coalition gouvernementale tripartite de centre-droit dirigée par Petr Nečas est décidément bien instable et son existence toujours un peu plus fragile. Moins d’un mois après les démissions de deux ministres et deux semaines à peine après avoir survécu au vote d’une motion de censure, Radek John, leader des Affaires publiques, a annoncé, mercredi, sa démission de son poste de vice-Premier ministre.

Radek John,  photo: CTK
« Mesdames, messieurs, je veux vous annoncer que je démissionne de mes fonctions de vice-Premier ministre chargé de la lutte contre la corruption. J’ai pris cette décision car les réformes ne sont pas débattues, les responsables des trois partis de la coalition ne se rassemblent pas et les remaniements de personnel promis au sein du cabinet ne sont pas en vue. »

C’est donc une nouvelle crise que traverse le gouvernement depuis mercredi. Officiellement, le leader des Affaires publiques, la plus petite des trois formations composant la coalition, reproche au Premier ministre de ne pas le soutenir suffisamment dans la lutte contre la corruption, une nouvelle responsabilité dont Radek John a été chargé le mois dernier suite à son départ contraint de ses fonctions de ministre de l’Intérieur.

Même si les deux hommes ne s’entendent pas bien, Petr Nečas a réagi en affirmant regretter la manière avec laquelle de Radek John a choisie d’annoncer sa démission :

Petr Nečas,  photo: CTK
« C’est une décision qui me surprend. Je suis d’autant plus surpris que Radek John m’en a informé seulement après en avoir fait l’annonce aux médias. Je suppose que nous allons encore en discuter tous les deux, surtout que je n’ai encore rien reçu de sa part par écrit confirmant sa démission. »

Ce jeudi, cependant, Radek John a fait savoir qu’il avait signé sa lettre de démission et confirmé qu’il entendait bien la remettre au chef du gouvernement. L’ancien journaliste d’investigation reste toutefois à la tête des Affaires publiques, en attendant l’élection du prochain leader, qui se tiendra la semaine prochaine du 19 au 23 mai et s’effectuera par vote électronique. Une élection à laquelle ne se présentera pas le très controversé Vít Bárta, fondateur des Affaires publiques, un parti qu’il dirige également de facto, ne serait-ce qu’officieusement. Vít Bárta estime en effet que la priorité pour les Affaires publiques est désormais de se rassembler derrière son président. Il explique pourquoi :

Vít Bárta,  photo: CTK
« La lutte contre la corruption est la raison pour laquelle je soutiens Radek John dans sa candidature au poste de président des Affaires publiques. C’est aussi la raison pour laquelle je n’entends plus me présenter à ce poste. J’avais envisagé de me porter candidat à une époque où non seulement Radek John remplissait parfaitement sa mission en tant que ministre de l’Intérieur, mais aussi lorsque d’autres thèmes que la lutte contre la corruption étaient apparus comme priorités des Affaires publiques et lorsque grandissaient les ambitions de certains nouveaux membres du parti. Toutes ces raisons ont fait que j’ai effectivement envisagé de présenter ma stratégie, qui repose sur certaines priorités bien définies du parti Affaires publiques. »

Malgré la démission de leur leader, les Affaires publiques n’entendent pas quitter le gouvernement, le soutien de leurs vingt-et-un députés restant indispensable pour le fonctionnement de la coalition et l’adoption tant attendue des réformes.