Enseignants, fonctionnaires, médecins : des augmentations pour tous
Des augmentations en veux-tu en voilà. Mercredi, le gouvernement a approuvé l’augmentation des salaires des enseignants comme du personnel non enseignant dans les écoles dès la rentrée, ainsi que celle des employés de la fonction publique cet automne. Et ce jeudi, le Premier ministre a ajouté que le gouvernement prévoyait également de revoir à la hausse les conditions des médecins et des infirmières.
Enseignant dans une classe de première (l’équivalent du cours préparatoire en France) dans une école d’une commune située dans la proche banlieue de Prague, Otakar Václavik estime, comme l’immense majorité de ses collègues mais aussi par exemple des parents d’élèves, que les enseignants en République tchèque ne sont pas rémunérés comme ils mériteraient de l’être. En 2015, le montant moyen du salaire mensuel brut des enseignants dans les écoles primaires et secondaires, s’est élevé à un peu moins de 23 000 couronnes (850 euros).
La valorisation approuvée mercredi par le gouvernement, de l’ordre de 8 % pour les enseignants, ne permettra pas encore à Otakar Václavik, et loin s’en faut même, d’atteindre les 30 000 couronnes qu’il souhaiterait avoir. Pour autant, et même si les syndicats des enseignants réclamaient à la base une augmentation de 10 %, l’accord trouvé n’en constitue pas moins une réelle avancée, comme s’en félicite le Premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka :
« Le gouvernement a joint le geste à la parole et a confirmé son intention d’augmenter les salaires des enseignants dans les écoles primaires et secondaires à compter du 1er septembre. De même, les salaires des autres employés dans les écoles qui ne font pas partie du corps enseignant seront eux aussi revus à la hausse, et ce à hauteur de 4 %. »
Outre cette valorisation, les jeunes enseignants auront également désormais la possibilité d’évoluer plus vite dans la grille des salaires appliquée dans le secteur de l’éducation. Ministre de l’Education, Kateřina Valachová explique comment :
« Nous introduisons un nouvel échelon qui permettra aux enseignants qui sont au début de leur carrière de gagner plus dès la fin de leur deuxième année. Jusqu’à présent, ils n’avaient cette possibilité qu’au terme de leur sixième année. »De son côté, le ministre des Finances, Andrej Babiš, a trouvé les finances nécessaires, environ 2,5 milliards de couronnes (près de 93 millions d’euros), au financement d’une mesure qui, dans un premier temps, ne devrait concerner que les établissements de l’enseignement public. Une situation que regrette bien entendu le leader du parti chrétien-démocrate, une des trois formations de la coalition gouvernementale, Pavel Bělobrádek :
« Il convient encore de régler avec la ministre de l’Education le problème du financement des écoles privées et catholiques, car dans ces établissements-là, l’augmentation des salaires n’est prévue qu’à partir du 1er janvier prochain. Je pense qu’il n’y a pas de raison qu’il en soit ainsi. Quelles que soient les écoles, tous les enseignants effectuent le même travail pour l’Etat. C’est pourquoi cette situation est injuste. »
Les enseignants ne seront pas les seuls à profiter de la « générosité » du gouvernement. Les employés de la fonction publique, au nombre de 420 000 en République tchèque, verront, eux, leurs salaires augmenter de 5 % à compter du mois de novembre ; une décision qui satisfait le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec :
« Je pense qu’il n’est pas possible de faire de différences entre les différentes professions de la fonction publique. Que les salaires des enseignants soient augmentés dès le 1er septembre, au moment de la rentrée, je le comprends parfaitement, mais il faut aussi donner plus aux autres employés de la fonction publique. Cette valorisation représente une hausse des dépenses dans le budget de cette année de 800 millions de couronnes (près de 30 millions d’euros), mais c’est un investissement que j’estime indispensable. Cette mesure améliorera un peu la situation de tous à l’approche des fêtes de fin d’année. C’est un geste important de l’Etat vis-à-vis de ses employés. »
Enfin, alors qu’il effectuait une visite à l’hôpital de Znojmo (Moravie du Sud) ce jeudi, le Premier ministre a promis que les salaires des médecins et des infirmières, très mécontents de leur situation depuis de nombreuses années, augmenteraient de 10 % lors de chacune des trois prochaines années, et ce à compter du 1er janvier prochain.