Erik Truffaz au festival Respekt : « J’aime l’espace et la contemplation dans la musique indienne »
Vendredi 26 et samedi 27 juin, le festival Respekt, festival pragois de « world music » a terminé son édition 2009 sur l’île de Štvanice, avec des groupes de République tchèque, de Hongrie, du Brésil, de Norvège, ou encore du Congo et du Mali. Le trompettiste français Erik Truffaz s’est à nouveau produit dans la capitale pragoise avec un projet indien. Il répond aux questions de Radio Prague, sous une pluie diluvienne.
« J’aime revenir dans les villes où j’ai un bon public. Donc je suis toujours très content de revenir à Prague. J’ai rêvé pendant des années de jouer à Prague. Ca a pris du temps. Au début, j’ai joué dans un petit club qui s’appelle le Lucerna, et après, petit à petit, j’ai eu de plus en plus de succès. Le public est super, magnifique. »
La dernière fois que vous étiez à Prague, vous avez présenté votre projet Arkhangelsk. Cette fois-ci, vous avez un projet indien. Qu’est-ce qui vous a poussé à marier la musique indienne à votre musique ?
« J’ai fait une tournée en Inde et j’ai adoré cette musique. J’ai rencontré des musiciens en Inde. Et j’ai donc voulu y retourner en résidence pour élaborer un projet. »
Vous avez rencontré les musiciens qui jouent maintenant avec vous en Inde ?
« Oui, dans chaque ville d’Inde, j’invitais des musiciens. Je les ai rencontrés à Calcutta et ils m’ont beaucoup plu. C’est souvent comme ça que je construis les disques. »
Qu’est-ce que vous aimez dans la musique indienne ?
« L’espace, la contemplation. J’aime beaucoup l’Inde. Je suis allée en tournée en Inde et ensuite j’y suis retourné deux années de suite. »
Rythmiquement, la musique indienne semble très différente des musiques jazz, pop ou rock occidentales. Le mariage est très réussi sur scène, mais est-il techniquement difficile à réaliser ?
« La musique est toujours difficile à réaliser, que ce soit de la pop ou de la musique indienne. Ici, la difficulté, effectivement, c’est que cela ne fasse pas collage. Et c’est pour cela que je suis allé enregistrer en Inde. Et c’est aussi pour cela que le joueur de tablâ est venu chez moi, pas mal de temps. J’ai essayé comme ça de m’imprégner de cette musique. J’écoutais aussi beaucoup de musique indienne avant. Mais les mélanges, ça tient toujours à un fil. On est toujours à un cheveu du mauvais gout, et j’espère que j’y échappe, mais c’est toujours très délicat. »
Truffaz est actuellement en tournée avec trois projets différents, qui seront présentés cette année en même temps dans le cadre du prestigieux festival de Montréal. Il prévoit déjà de revenir à Prague en 2010 avec Sly Johnson, vocaliste du groupe de hip-hop parisien Saïan Supa Crew.
Autre mélange, celui du « kamélé n'goni », un instrument à corde traditionnel malien, et de la musique électronique, avec Issa Bagayogo qui a ainsi clôturé le festival de musique du monde Respekt 2009.