Euro 2016 : les Tchèques doivent maintenant attaquer

Photo: ČTK

L’équipe de République tchèque de football affronte la Croatie, ce vendredi à Saint-Etienne, pour son deuxième match de groupe à l’Euro 2016. Défaite par l’Espagne (0-1) lundi, la Reprezentace se doit cette fois de ne pas s’incliner pour entretenir ses chances de qualification pour les huitièmes de finale. Mais face aux Modric, Rakitic et Cie au jeu autrement plus séduisant que le leur, les Tchèques devront se montrer plus entreprenants que lors de leur entrée en matière dans la compétition.

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Les Tchèques pouvaient-ils ou avaient-ils les moyens d’évoluer différemment ? C’est la question qui s’est posée à l’issue du revers concédé contre les doubles tenants du titre espagnols. Privés de ballon l’essentiel du match, avec seulement 32 % de possession sur l’ensemble des quatre-vingt-dix minutes, Tomáš Rosický et ses partenaires ont lutté avec les armes qui sont les leurs depuis quelque temps déjà. Critiqués pour leur tactique très défensive, les hommes du sélectionneur Pavel Vrba ont pourtant bien failli arracher ce qu’ils osaient à peine espérer avant le coup d’envoi : le point d’un résultat nul. A quelques minutes près, sans une énième inspiration d’un Iniesta dont le sens du jeu est l’illustration même de ce que le football peut offrir de plus beau, Petr Čech, auteur lui contre la Roja de l’une de ses meilleures prestations en équipe nationale ces dernières années, aurait gardé sa cage inviolée. C’est pourquoi lorsque nous lui avons demandé s’il trouvait justifiés les reproches adressés à l’adresse de son équipe, le gardien tchèque a justifié les choix faits avant le match :

« Nous voulions d’abord bien défendre, c’est vrai, mais l’Espagne nous a contraints à défendre beaucoup plus bas que ce que nous aurions voulu. Nous avons eu très peu le ballon… Mais l’adversaire ne nous a pas laissés faire ce que nous avions convenu. Pour autant, je pense que nous avons fait preuve de solidarité et que nous étions bien en place tactiquement. L’Espagne est un des principaux favoris de cette compétition et c’est normal que nous ayons eu des difficultés contre une telle équipe. Malgré tout, nous avons lutté jusqu’au bout et il ne nous a manqué que cinq minutes pour décrocher un point. C’est malheureux, mais je pense que les deux prochains matchs à venir seront différents. »

Petr Čech,  photo: ČTK
Avec Petr Čech, le défenseur central Roman Hubník a très certainement été le meilleur joueur tchèque contre l’Espagne. Souvent très bien placé et vainqueur de la plupart de ses duels, le stoppeur du Viktoria Plzeň a fait forte impression. Très posé aussi hors du terrain, Roman Hubník est revenu sur la situation de la Reprezentace après cette défaite initiale, en faisant d’abord le parallèle avec l’Euro 2012, où les Tchèques, dominés par la Russie (1-4), s’étaient retrouvés dans une situation similaire sur le plan comptable :

« Contre la Russie, il y a quatre ans de cela, nous avions abordé le match avec l’intention de le gagner, et nous en avions pris quatre… Cette fois, contre l’Espagne, personne ne s’attendait à ce que nous prenions ne serait-ce qu’un point, et finalement nous y sommes presque parvenus. Nous avons défendu pendant quatre-vingt minutes, mais je pense néanmoins que notre performance est une bonne base de travail. Il faut s’appuyer sur ce que nous avons bien fait contre l’Espagne pour aborder nos deux prochains matchs. Après, on verra si cela suffit pour nous qualifier… »

Roman Hubník,  photo: ČTK
Une des principales différences entre 2012 et 2016 réside dans le fait que là où elle s’apprête à affronter, ce vendredi à Geoffroy Guichard, une Croatie qui peut faire figure de prétendant à la victoire finale, la République tchèque était tombée sur une Grèce mal en point lors de l’Euro en Pologne. Roman Hubník reste cependant confiant :

« Le groupe dans lequel nous étions il y a quatre ans était effectivement sans doute plus facile. Cette année, nos adversaires sont vraiment très costauds. Mais le match contre l’Espagne et les rencontres dans les autres groupes depuis le début du tournoi montrent que tout le monde peut rivaliser avec tout le monde. Si nous avons un peu de réussite, je suis persuadé que nous pouvons battre la Croatie et la Turquie. »

Reste que pour y parvenir les Tchèques devront marquer et donc attaquer un peu plus que contre l’Espagne. Et, franchement, on est curieux de voir ce que cela donnera contre la Croatie.