Euro 2016 – Petr Čech : « Pas un miracle que nous ne soyons pas encore éliminés »

Petr Čech, photo: ČTK

En cas de victoire contre la Turquie ce mardi à Lens, l’équipe de République tchèque de football sera très probablement qualifiée pour les huitièmes de finale de l’Euro. Avant ce match qui prend donc déjà des allures de seizième de finale, Petr Čech s’est confié au micro de Radio Prague. A la sortie de l’entraînement dimanche midi à Tours, nous avons d’abord demandé au gardien tchèque si, compte tenu des prestations décevantes contre l’Espagne (0-1) comme contre la Croatie (2-2) lors des deux premiers matchs de groupe, il ne considérait pas comme un miracle le fait que la Reprezentace puisse encore espérer une qualification :

Petr Čech,  photo: ČTK
« Je ne dirais pas que c’est un miracle, car en football, il faut toujours y croire jusqu’à la dernière minute de chaque match. Contre la Croatie, nous avons eu suffisamment de caractère pour revenir au score. Avant que nous revenions à 2-1, les Croates ont eu les occasions en contre-attaque pour inscrire un troisième but et tuer le match. Mais ils ne l’ont pas fait et nous les avons punis à la fin. »

La première mi-temps tchèque contre la Croatie a été très mauvaise. Vous-mêmes les joueurs devaient le savoir mieux que quiconque. Que vous a donc dit votre entraîneur Pavel Vrba à la mi-temps ?

« Nous avons fait beaucoup d’erreurs techniques et offensivement nous ne nous sommes pas créé d’occasions. A la mi-temps, nous nous sommes donc dit qu’il fallait faire beaucoup mieux pour décrocher ne serait-ce qu’un point. Bon, nous nous sommes retrouvés menés 2-0, mais nous avons trouvé les ressources pour recoller au score. Le but de la réduction du score à 1-2 a été décisif pour nous, car nous nous sommes remis à y croire. »

Tchéquie - Croatie,  photo: ČTK
Comment expliquez-vous quand même les difficultés de la République tchèque à produire du jeu ? Etes-vous confrontés à vos limites techniques contre des équipes comme l’Espagne et la Croatie ?

« Nous sommes dans un groupe qui compte pratiquement deux favoris pour la victoire finale. La Croatie a peut-être la meilleure équipe de son histoire. Il n’y a pas que son milieu de terrain. Pratiquement à tous les postes vous avez des joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs en Europe. Quant à l’Espagne, elle est double championne en titre et fait partie de nouveau des grands favoris. Nous savions que cela allait être difficile pour nous et il faut reconnaître que ces deux équipes nous ont été supérieures. Cela n’empêche que le point pris contre la Croatie a une grande valeur, car il nous permet d’avoir notre destin entre nos mains. Si nous gagnons notre troisième match contre la Turquie, nous avons de grandes chances de nous qualifier. »

Vous étiez devant la tribune des supporters croates en deuxième mi-temps. Comment avez-vous ressenti les incidents et pensez-vous que ceux-ci vous ont avantagés en fin de match ?

Les supporters croates,  photo: ČTK
« Malheureusement pour les Croates, je pense que cela a coupé leur rythme. Nous, l’interruption du match nous a permis de nous reposer et de nous regrouper. Et c’est vrai que nous avons mieux fini le match que les Croates. Personnellement, j’ai attendu la décision de l’arbitre, car je ne savais pas s’il allait nous dire de rentrer aux vestiaires ou de rester sur le terrain. Mais je suis content que le jeu ait repris et que nous ayons terminé le match dans des conditions normales. »

Vous allez maintenant affronter une Turquie elle aussi très décevante depuis le début de l’Euro. Vous êtes dans une position presque idéale, puisque vous savez qu’une victoire vous enverrait très probablement en huitièmes de finale…

« Oui, c’est quasiment un match de play-offs. Nous savons qu’il nous faut gagner. Dans le cas contraire, nous serons éliminés. Nous savions avant le début du championnat que c’était un scénario possible et que tout pouvait se jouer sur le dernier match. Nous sommes contents de pouvoir encore nous qualifier, il ne nous reste plus désormais qu’à faire le maximum pour cela. »

Tomáš Rosický,  photo: ČTK
Mais ce sera donc sans Tomáš Rosický… Or, contre la Turquie, il faudra produire un peu plus de jeu que lors des deux premiers matchs pour espérer gagner…

« Nous avons d’autres joueurs qui occuperont son rôle. Pour eux, ce sera l’occasion de se montrer et de faire un bon match pour aider l’équipe. Bien sûr que ce n’est pas facile de remplacer un joueur de la qualité de Tomáš, mais nous avons un groupe de vingt-trois joueurs et il faudra trouver une solution. »