Evald Schorm, cinéaste de la vérité psychologique
«Evald Schorm au cinéma Evald» tel est le titre d’un petit festival qui commence ce jeudi dans un petit cinéma au centre de Prague. Les organisateurs de cette manifestation se proposent d’attirer l’attention du public sur un des meilleurs réalisateurs de la célèbre génération des cinéastes tchèques des années 1960.
Le 14 décembre prochain, vingt ans se seront écoulés depuis la disparition d’Evald Schorm. C’est pourquoi les animateurs du Cinéma Evald ont décidé d’inviter les amis du cinéaste et leur présenter des films qu’il avait réalisés. Plus de détails avec Jan Jírů de la société Cinemart:
«Le festival durera une semaine du 11 au 17 décembre. Lors des projections les films seront précédés par ses courts-métrages. A la même occasion nous présenterons au public de Prague le livre intitulé « Un invité silencieux », un recueil de souvenirs des amis d’Evald Schorm évoquant cette importante personnalité. Y sont ajoutés également, sur DVD, ses courts-métrages dont certains seront présentés aussi à ce festival.»
C’est avec le film intitulé «Du courage pour chaque jour» réalisé en 1964 qu’Evald Schorm fait une entrée fracassante dans le cinéma tchèque et impose son style. Il récidive en 1968 avec «Le retour du fils prodigue», une oeuvre qui est une sonde profonde dans l’univers psychologique de ses contemporains. En 1969 il arrive encore à réaliser la tragi-comédie « La fin d’un curé de village » avant d’être réduit au silence par le régime communiste. Jan Jírů se souvient :
«Déjà par sa physionomie Evald Schorm se distinguait de son entourage. C’était un philosophe, un pensif. Il était difficile de lui parler. Il était difficile de sortir de son ombre. Mais c’était aussi un homme très aimable et très sage. Je l’ai connu personnellement et je garde beaucoup de souvenirs de lui. C’est pourquoi nous avons appelé ce cinéma Evald. Nous pensons toujours à lui, car nous croyons qu’il pense à nous.»Après l’occupation de la Tchécoslovaquie par l’armée soviétique, les autorités ont cessé de tolérer les films de ce passionné de la vérité psychologique. Le cinéma lui étant interdit, Evald Schorm s’est tourné vers le théâtre et a signé quelques unes des productions théâtrales tchèques les plus remarquables des années 1970 et 1980.