Exposition sur Tchernobyl et la Biélorussie au Sénat tchèque
Depuis mercredi 9 février 2011, le Sénat de la République tchèque accueille une exposition consacrée aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. L’exposition est intitulée Tchernobyl et Biélorussie : « Passé, Présent, Futur » et se veut être est une réflexion créative sur la souffrance du passé, sur le difficile travail de résurgence nationale et sur le devoir de mémoire à l’égard de cette catastrophe nucléaire.
Tchernobyl, lieu de l’effroyable accident nucléaire de 1986, se trouve dans le nord de l’actuel territoire de l’Ukraine, près la frontière avec la Biélorussie, qui a également été très durement affectée. Les dizaines de dessins présentés à l’exposition sont signés par des artistes et des enfants biélorusses. Les dessins ont été séléctionnés par les employés de l’Institut de Radiologie du ministère biélorusse des Situations d’Urgence. La plupart des dessins représentent un environnement défiguré par la catastrophe. L’initiateur principal de cette exposition organisée à la Chambre haute du Parlement tchèque est le sénateur-maire de Hluboká nad Vltavou, Tomáš Jirsa (ODS). Il s’est expliqué au micro de Radio Prague sur son rapport avec la Biélorussie :« Je m’occupe de la Biélorussie depuis 15 ans, tout d’abord en tant que membre du Conseil de l’Europe et aussi dans mes fonctions régionales où je rencontrais les maires biélorusses. En tant que sénateur, il y a ensuite eu une période durant laquelle je n’ai pas pu avoir de visa pour la Biélorussie. Il y a deux ans les relations entre l’Union européenne et la Biélorussie se sont réchauffées, j’ai donc pu de nouveau aller à Minsk. Je suis de près l’actualité en Biélorussie, je suis en contact avec son ambassade. J’ai également parrainé un enfant en Biélorussie et je reçois chaque année une vingtaine d’enfants biélorusses défavorisés dans le sud de la Bohême pour les vacances. » La situation politique en Biélorussie est particulière en Europe car elle est dirigée par un autocrate qui ne tolère pas de véritable opposition politique. Le sénateur a tenu à clarifier ses positions à ce propos :« Je ne comprends pas pourquoi les autorités biélorusses ont incarcéré des opposants alors que de toute évidence, même si je ne l’aime pas, je dois reconnaître que les élections étaient gagnées d’avance pour Lukashenko. Cela a refroidi et tendu les relations entre l’Union européenne et la Biélorussie. La décision de l’UE d’interdire à 150 députés biélorusses de venir sur son territoire est un pas important. J’ai donc dû peser le pour et le contre et finalement je me suis dit que la tragédie de Tchernobyl, qui a une résonance européenne et même mondiale, se situait au dessus de ces problèmes politiques. » Rappelons enfin que le monde s’apprête à commémorer cette année les 25 ans de cette catastrophe qui a eu lieu le 26 avril 1986. La Biélorussie a particulièrement souffert car 20% de son territoire et 25% de sa population ont été affectés. L’exposition sera visible plus tard dans cinq autres pays européens (Autriche, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Suisse).