Fabrice-Martin Plichta : « Personnalité de l’année »

Fabrice-Martin Plichta, photo: Hospodářské noviny

"Personnalité de l’année". Telle est la distinction qui a été attribuée jeudi par la Chambre de commerce franco-tchèque à Fabrice-Martin Plichta, journaliste et directeur de la Fédération tchèque des banques alimentaires. Ce sont justement les activités en faveur de cette institution qui lui ont valu cette appréciation.

« C’est une reconnaissance du travail effectué maintenant depuis quatre ans, pour la renaissance des banques alimentaires en République tchèque, c’est une reconnaissance aussi pour tous ceux qui m’ont aidé dans ce travail, tous les bénévoles, tous les partenaires et sponsors qui ont permis cette renaissance et le fait qu’il y ait aujourd’hui trois banques alimentaires en République tchèque. »

En quoi consiste votre rôle ?

« Mon rôle a été d’organiser, de réunir les bonnes volontés pour s’associer, pour construire ces banques et puis mon rôle essentiel c’est de trouver des sponsors pour faire tourner la machine et, surtout, des donateurs de produits alimentaires que nous redistribuons ensuite aux associations et là c’est la troisième partie de mon rôle : c’est aussi d’aller vers ces associations, de leur proposer de s’approvisionner auprès des banques alimentaires ».

Est-ce que la Fédération couvre toute la république ?

« Aujourd’hui, la Fédération a trois banques : une à Prague, une autre à Ostrava et une autre à Rychnov, en Bohême de l’est. Donc, ça ne couvre pas tout le territoire, mais nous avons des institutions, des associations, à peu près partout en République tchèque, même dans des régions où nous n’avons pas encore d’entrepôt. Elles trouvent toujours l’occasion de passer à Prague pour s’approvisionner, lorsque nous pouvons leur donner des produits ».

Quelles personnes, quels établissements ont le plus grand besoin de votre aide ?

« Ont besoin de notre aide beaucoup d’institutions qui s’occupent des SDF, car elles ont beaucoup de problèmes pour financer les repas qu’elles fournissent à ces personnes, et puis nous aidons de nombreuses institutions qui accueillent les femmes seules avec enfant, des orphelinats, des maisons de retraite aussi, des centres pour personnes handicapées ou enfants handicapés… »

Pensez-vous que le rôle des banques va augmenter à cause de la crise qui commence à toucher, aussi, la République tchèque ?

« Nous redoutons en effet que la demande augmente encore. Je pense que la crise va provoquer de nombreuses turbulences dans les familles et justement dans les familles déjà les plus pauvres ou les plus menacées ou celles qui ont déjà droit à un certain nombre de soutiens de notre part via les associations et institutions partenaires. Donc, nous appelons les entreprises à être malgré leurs propres difficultés généreuses et à penser à ceux qui souffriront encore plus de cette récession ».

Vous êtes journaliste et directeur de la Fédération tchèque des banques alimentaires. Comment arrivez-vous à concilier ces deux missions ?

« Je dirais presque que les deux se combinent assez bien et se complètent Bien sûr, c’est assez exigeant en temps, mais on y arrive, il suffit de s’organiser et de se partager. Mon travail de journaliste est permanent, mais n’occupe pas ni l’esprit ni mes mains ni mon temps à longueur de journée, donc ça laisse des moments pour s’occuper d’une manière plus intense des activités des banques, parfois quand l’actualité est trop riche, on met en sourdine la deuxième et on compte sur les personnes qui m’aident déjà tout au long de l’année ».