Faillite de la société OP Prostějov, le plus grand producteur tchèque de prêt-à-porter
Depuis le début de cette année le plus grand producteur de prêt-à-porter tchèque OP Prostějov était insolvable, mais il semblait qu’il pourrait être encore sauvé par un projet de restructuration. Aujourd’hui il est donc évident que cette initiative pour sauver un des plus grands employeurs de la région a échoué car la Cour régionale de Brno vient de déclarer la société en état de faillite.
Cette mesure était d’ailleurs attendue car la situation de l’entreprise continuait à se détériorer. Dans les années 1960, les vêtements fabriqués par l’entreprise d’Etat OP Prostějov et une dizaine de succursales en Moravie étaient portés par une grande partie de la population tchèque. Après la chute du communisme, la société a perdu sa situation privilégiée, mais a su défendre pendant des années sa suprématie sur le marché du prêt-à-porter tchèque. Sa production était recherchée surtout par des clients plutôt conservateurs.
Ces dernières années elle n’arrivait cependant pas à réagir efficacement à la concurrence asiatique, aux fluctuations de la bourse et aux nouvelles tendances de la mode. Encore en 2008 OP Prostějov comptait 3 000 employés, mais au début de cette année leur nombre est tombé à 1 900 et la dette de la société a fini par se chiffrer à 1,6 milliards de couronnes, quelque 60 millions d’euros. D’après l’administrateur de la faillite Jaroslav Svoboda, la chute ne s’est pas arrêtée même pendant les premiers mois de 2010 :« Au cours du premier trimestre de cette année les pertes ont dépassé 100 millions de couronnes, presque 4 millions d’euros. (…) On peut procéder maintenant à la vente de l’ensemble ou d’une partie de la société qui poursuivra ses activités mais dont le propriétaire sera une nouvelle personne morale. »
Le juge de la Cour régionale de Brno Jan Kozák estime pourtant que l’avenir de l’usine de Prostějov n’est pas sans espoir. Selon lui, il existe toujours la possibilité que la production de l’entreprise soit en partie conservée. C’est pourquoi le juge a nommé, outre Jan Svoboda, un deuxième administrateur de faillite qui se chargera uniquement de problèmes de vente. Cela doit permettre à Jan Svoboda de préparer intensivement des mesures pour sauver au moins une partie de la production de l’usine.
Ces mesures s’annoncent d’ailleurs draconiennes. La dernière succursale de la société dans la ville de Jeseník a déjà été fermée et les effectifs ont aussi été sensiblement réduits dans l’usine-mère de Prostějov. Rien que vendredi dernier quelque 600 employés de Jeseník et de Prostějov ont été licenciés. La société qui comptait à l’époque de sa prospérité près de 10 000 employés, n’en a donc aujourd’hui plus que 900.