FAMU, l'Ecole supérieure de cinéma, mise sur la qualité

FAMU, l'Ecole supérieure de cinéma de Prague, fondée peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, s'est illustrée en particulier dans les années soixante. Milos Forman, Vera Chytilova, Evald Schorm, Ivan Passer, Jan Nemec, voilà quelques-uns des réalisateurs de cinéma ayant marqué cette glorieuse période du film tchécoslovaque, et qui ont fait des études à la FAMU. A présent, l'école forme metteurs en scène, caméramen, scénaristes, documentaristes, animateurs, chefs de production et de montage, photographes. Une fois par an, ceux-ci se donnent rendez-vous pour voir, en l'espace de quelques jours, les résultats de leurs travaux estudiantins. Le récent Famufest a été suivi bien sûr, par le doyen de la faculté, Michal Bregant.

« J'ai été très agréablement surpris par le niveau des films présentés. Les travaux des étudiants de première année apportent le témoignage d'un immense potentiel créateur, tandis que les films d'étudiants plus avancés se distinguent par un niveau professionnel élevé. C'est, certes, le résultat de notre décision prise au début des années 90 consistant à donner le feu vert à la qualité. Ainsi, la FAMU n'élargit pas ses capacités, n'accueillant qu'une cinquantaine d'étudiants par an, toutes les disciplines confondues. Développer les talents individuels se présente donc comme le premier objectif de l'école ».

L'un des films à succes en Tchéquie, « Dark Blue World », est l'oeuvre de Jan Sverak, l'un des jeunes talents issus de la FAMU. Il a à son compte deux Oscars, l'un dans la catégorie des films estudiantins pour son court métrage appelé « Ropak », à thème écologique, et l'Oscar du meilleur film étranger pour Kolya. Jiri Hrebejk, Sasa Gedeon, Bohdan Slama, Alice Nellis, autant de jeunes cinéastes, anciens étudiants de la FAMU qui s'imposent, également, ces dernières années. Et aussi, bien sûr, Petr Vaclav, dont le film « Marian », l'histoire d'un garçon rom, a été probablement le film tchèque le plus remarqué en France, au cours des dernières années. Pourtant, en Tchéquie, il n'a pas été très bien accueilli. Michal Bregant :

« Marian est un film très subtile, et je suis triste de ce que son accueil en Tchéquie n'ait pas été très chaleureux. Paradoxalement, est-ce peut-être à cause du fait que, avant de sortir sur les écrans tchèques, il avait reçu le Premier prix au Festival du Film de Locarno... Par ailleurs, le talent extraordinaire de Petr Vaclav c'est déjà pleinement développé, lors de ses études à la FAMU, où il s'est consacré au film documentaire ».