Festival du film iranien : un nouveau regard sur la Perse
Du 8 au 12 janvier, les cinémas Světozor et Bio Oko s’ouvrent à la troisième édition du Festival du film iranien. A cette occasion, plus d’une vingtaine de films seront diffusés à Prague. La porte-parole du festival, Alena Siroňová, présente au micro de Radio Prague le choix artistique de l’édition 2014.
« Suite aux sujets sérieux des deux précédentes éditions, consacrées respectivement aux femmes et aux enfants, nous avons décidé de renouveler notre approche et de proposer seulement aux spectateurs les films les plus récents tournés en Iran. Dans nos posters et spots vidéo, nous avons utilisé le miroir comme leitmotiv de cette édition « l’Iran à travers un regard différent », car le miroir est un objet qui reflète la réalité telle qu’elle est même si ne nous la connaissons peut-être pas. »
Les organisateurs se sont concentrés sur la production iranienne la plus récente et tous les titres sélectionnés ont déjà été couronnés de prix dans d’autres festivals internationaux. Alors que plus d’une centaine de films sont tournés chaque année en Iran, Alena Siroňová souligne que le choix artistique des organisateurs repose sur le seul critère de la qualité. Le festival présente donc également certains films n’ayant pas encore obtenu l’autorisation de diffusion en Iran :
« En Iran, il y a un cadre spécifique dans lequel les cinéastes réalisent leurs films. Après le tournage et le montage du film, une commission au sein du ministère de la Culture iranien décide d’accorder ou non l’autorisation de sortie en salle. Je crois que cette procédure ne s’applique pas pour qu’un film puisse participer à un festival à l’étranger. Ces événements accueillent donc parfois des œuvres qui n’ont pas encore été soumises au contrôle interne en Iran. Mais il faut dire que ce processus dure longtemps et la raison pour laquelle un film est visionné à l’étranger sans autorisation nationale peut être due au fait que ce processus est encore en cours. Paradoxalement, les spectateurs étrangers voient parfois des films avant leur première en Iran. »A Prague, deux films se trouvent dans cette situation - le film « Parviz » du réalisateur Majid Barzegar, qui relate l’histoire d’un homme âgé de cinquante ans qui vit toujours aux frais de son père. Autre film en attente d’une autorisation de diffusion en Iran, « Une Soirée chez Kami », du cinéaste Ali Ahmadzadeh dresse un tableau du monde des jeunes Iraniens issus des couches sociales aisées.
Traditionnellement, le festival est très populaire auprès du public et de nombreuses projections se font à guichets fermés. Outre l’intérêt pour un cinéma plus exotique sous nos latitudes, qu’il soit iranien, tibétain ou japonais, la popularité de la production iranienne reflète également sa très bonne réception aux festivals internationaux. Pour les spectateurs qui avaient surtout été marqués par le titre « Une séparation » d’Asghar Farhadi, récompensé par l’Oscar du meilleur film en langue étrangère et qui a eu sa première tchèque lors de la première édition de ce festival, les organisateurs proposent « Le Passé », signé du même metteur en scène. De plus, sera diffusé à Prague, « La Neige sur les pins » un film réalisé par l’acteur principal de la « Séparation », Payman Moaadi.Par ailleurs, la programmation du festival s’articule autour de trois catégories. Sept films participent à une section compétitive. Le festival propose ensuite également des films documentaires en présence de certains réalisateurs, ainsi que des courts-métrages dans la dernière section des « jeunes rebelles ». Et jeunes ils le sont puisque le cinéaste « benjamin » affiche 23 ans. Le Festival du film iranien se déroule à Prague jusqu’au dimanche 12 janvier.