Festival du nouveau cirque
Tout change. Même le cirque n'est plus ce qu'il était. Ces jours-ci, on organise dans le parc de Letna à Prague un festival du nouveau cirque qui sera consacré aussi au théâtre, à la musique et à l'art visuel. Il s'agit d'une manifestation internationale car y participent des ensembles de France, de Tchéquie et de Slovaquie. C'est sans doute le spectacle Grimm, présenté par la troupe du célèbre mime, danseur et clown français Daniel Gulko, La Compagnie Cahin-Caha, qui sera un des sommets du festival. On y verra aussi le spectacle tchéco-français de l'ensemble Perpetum Magico « Le cabaret mécanique ou les Aventures du clown Gaspard » présenté par Vendula Prager. Elle a parlé au micro de Vaclav Richter.
"Perpetum magico, c'est un spectacle que j'ai imaginé il y a trois ans et je voulais mettre en place comme un cabaret-cirque. Au début, je voulais un grand chapiteau, puis il s'est avéré que le cirque n'est pas très subventionné en Tchéquie, pas assez encore, alors j'ai dû réduire mes ambitions quant aux frais, quant aux illusions et faire quelques chose de beaucoup plus simple, ce qui est très dur pour moi, parce que moi, j'aime faire des choses très compliquées. C'est la première aujourd'hui, je suis un peu stressée, je ne sais pas du tout ce que ça va être, parce que c'est toujours un peu chaotique et j'essaie de bricoler jusqu'au dernier moment."
Votre spectacle a un sous-titre. Il s'appelle Perpetum magico ou les Aventures du clown Gaspard. Pourquoi?
"C'est parce que je cherchais un personnage qui relie la Tchéquie et la France. J'ai vécu douze ans en France, et je suis revenu il y a trois ans. Je voulais faire un cabaret qui relie la musique et le vin, et je cherchais quelque chose qui n'est ni d'aujourd'hui ni de la Deuxième guerre mondiale. On m'a dit: ' Fais un cabaret de la Deuxième guerre mondiale', ce que je ne voulais pas, parce qu'on en fait déjà trop. Alors je suis revenue deux cents ans en arrière, au moment ou est né Jean-Gaspard Debureau, le fameux mime, né a Kolin en Bohême, et qui est parti de Bohême en France. Je fais aussi du théâtre de geste, parce que le geste est très important pour moi. J'essaie de travailler aussi avec l'invisible, avec la musique du XVIIIe siècle, avec l'archétype que j'essaie de transporter jusqu'à aujourd'hui. Alors j'ai fait un mélange d'archétypes, de thèmes d'aujourd'hui et de musique du compositeur Béranger. J'ai retrouvé les partitions que Debureau a aimées ... et voilà."