Fin d’un appel d’offres historique pour la centrale de Temelín
Le russe Atomstroïexport, l’américain Westinghouse et le français Areva sont les premiers intéressés connus pour la participation à un appel d’offres géant d’une valeur de près de 30 milliards de dollars sur la construction de cinq réacteurs nucléaires en Europe pour la société énergétique tchèque ČEZ.
Alors que ČEZ n’a pas officiellement dit qui sont les intéressés pour ce projet, trois d’entre eux ont déjà confirmé leur participation : le consortium formé par les sociétés russes Atomstroïexport et Hydropress et le tchèque Škoda JS, la société Westinghouse Electric Company basée aux Etats-Unis et détenue par le japonais Toshiba, et le groupe français Areva. Selon le quotidien Hospodářské noviny, l’entreprise Atmea, créée à parts égales par le français Areva et le japonais Mitsubishi, ou encore le sud-coréen KHNP sont d’autres noms sur lesquels il faudrait compter. La publication officielle est prévue par ČEZ pour janvier 2010.
En attendant, des stratégies de lobbying sont mises en œuvre. Alors que le vice-premier ministre russe Alexander Zukov a plaidé pour Atomstroïexport, le vice-président des USA Joe Biden soutient Westinghouse qui a d’ailleurs pris part à la construction des deux premiers blocs de Temelín. Le gouvernement tchèque va lui aussi exercer une influence sur cette commande stratégique dont le montant approche un chiffre astronomique d’un demi billion de couronnes, comme l’a confirmé ce dimanche, sur le plateau de la télévision publique, le ministre de la Défense Martin Barták :« Le gouvernement doit avoir une influence énorme sur la décision, du fait, d’abord qu’il est le propriétaire majoritaire de ČEZ. Ensuite, parce que l’énergétique est aujourd’hui, plus que jamais, un instrument de la politique, comme on pouvait s’en persuader lors de la récente crise gazière. Le gouvernement a l’obligation de garantir aux citoyens des sources d’énergie diversifiées ainsi que leur sûreté, ce qui est vrai notamment pour l’énergétique nucléaire. »Sans vouloir commenter la question de savoir si le gouvernement doit avoir ou non le droit de veto, le ministre Barták s’est limité à répondre que d’ici au 1er janvier 2010, où l’évaluation des offres doit être finalisée, le cabinet aura plus d’une possibilité pour augmenter son influence à cet égard.
N’en déplaise aux opposants de l’atome dont l’Association des Mères de Bohême du sud, le projet d’achèvement de Temelín semble plus que décidé par les politiciens. De même, dans un sondage éclair réalisé par l’agence SANEP, les deux tiers des personnes interrogées se sont prononcés pour la construction de nouveaux réacteurs à Temelín et à Dukovany.