Nucléaire : ČEZ prévoit de nouveaux investissements à Temelín

La centrale nucléaire de Temelín, photo: Archives de Radio Prague

Le groupe énergétique ČEZ prévoit pour cette année quelque 180 opérations d’investissement à la centrale nucléaire de Temelín pour un montant total de 1,5 milliard de couronnes (près de 60 millions d’euros). Ces différents travaux doivent permettre de moderniser et de renforcer la sécurité de la plus grande des deux centrales nucléaires existantes en République tchèque.

La centrale nucléaire de Temelín,  photo: Archives de Radio Prague
Ces travaux seront réalisés lors des périodes d’interruption des deux réacteurs de la centrale prévues pour cette année, soit donc à partir du 1er mars pour le premier réacteur et de la deuxième moitié du mois de juin pour le second. Ces deux périodes d’arrêt de la production devraient durer deux mois chacune.

Depuis la mise en service en décembre 2000 de la centrale située en Bohême du Sud, respectivement à 50 et 60 kilomètres des frontières avec l’Autriche et l’Allemagne, ČEZ, contrôlé majoritairement par l’Etat tchèque, a investi quelque 19 milliards de couronnes (740 millions d’euros) dans sa modernisation. Au total, le montant des investissements prévus cette année pour les centrales de Temelín et de Dukovany (Moravie) s’élève à 2,5 milliards de couronnes (près de 100 millions d’euros).

Pour rappel, près de 30 térawattheures (TWh) ont été produits à Temelín et à Dukovany les deux centrales composant le parc nucléaire en République tchèque, en 2018. Après une année 2017 record, la centrale de Temelín, qui est la plus importante de toutes les sources de production d’électricité du pays, a produit 15,66 TWh, contre 14,25 TWh à Dukovany.

Dans le bouquet énergétique de la République tchèque, le nucléaire occupe environ 35 % de l’approvisionnement. L’exploitation de la centrale de Temelín permet d‘assurer environ un cinquième de la consommation annuelle dans le pays, comme elle permettrait par exemple de couvrir celle de l’ensemble des foyers tchèques pour treize mois. Sa production a toutefois été un peu moindre en 2018 en raison de la mise hors service de ses deux réacteurs de 900 mégawatts (MW) pour un total cumulé de 121 jours durant l’année.

Récemment, la ministre de l’Industrie Marta Nováková (mouvement ANO)a indiqué que le gouvernement pourrait se décider d’ici au mois d’avril s’il entend construire un nouveau réacteur nucléaire, et le cas échéant de quelle manière. Jusqu’à peu encore, six sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la réalisation du projet à la centrale de Dukovany : Rosatom (Russie), China General Nucelar Power, l’EDF, KHNP (Corée du Sud), Atmea (coentreprise franco-japonaise créée entre Areva et Mitsubishi Heavy Industries) et Westinghouse (Etats-Unis). Toutefois, depuis de longues années, l’Etat tchèque hésite sur le mode de financement.

Les dernières déclarations du Premier ministre Andrej Babiš et de la ministre de l’Industrie laissent à penser que c’est finalement à une filiale du groupe ČEZ que pourraient être confiés les éventuels travaux. A l’automne dernier, Andrej Babiš avait toutefois déclaré que la durée de vie des deux réacteurs existants à Dukovany pourrait être prolongée et la construction de nouveaux remise à plus tard.