FMI : 1,5% de croissance en 2010, mais la réduction des dépenses sociales demeure une urgence

Photo: Commission européenne

Bonne nouvelle pour la République tchèque : selon les experts du Fonds monétaire international, dont la mission annuelle dans le pays s’est achevée lundi, son taux de croissance économique devrait s’élever à 1,5% en 2010. Cette croissance ferait suite à un ralentissement du PIB estimé à 4,25% en 2009. Mais il s’agit là de l’unique bonne nouvelle. Car pour le reste, et comme chaque année, le FMI a surtout mis en garde les responsables politiques tchèques : sans réformes d’envergure, le déficit des finances publiques sera supérieur à moyen terme à 5% du PIB.

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Paradoxalement, alors que le Parlement tchèque a adopté un budget de l’Etat présentant un déficit record de 6,5 milliards d’euros, soit 5,5% de son PIB, le FMI estime que l’adoption de ce budget constitue un premier pas dans la volonté de stabiliser les finances publiques et d’endiguer une situation qui va en s’aggravant. Malgré les promesses qui seront faites pendant la campagne électorale au printemps prochain, le FMI considère la réduction les dépenses comme une nécessité. Pour cela, le FMI réclame notamment une réforme en profondeur des systèmes de retraite et de santé, une urgence dont sont également conscients l’actuel gouvernement d’experts et le ministère des Finances, comme l’a confirmé le vice-ministre Tomáš Zídek :

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« Nous considérons l’analyse du FMI et les propositions de mesures de consolidation qui ont été faites comme très importantes. Il est évident notamment que la population vieillit, comme il est évident les Tchèques ne peuvent pas se permettre d’avoir et d’entretenir un système social aussi luxueux que celui qui est le leur actuellement alors qu’ils ne gagnent pas suffisamment d’argent pour pouvoir le financer. »

Concernant le proche avenir, la responsable de la mission du FMI, Zuzana Murgašová s’est en revanche montrée plutôt optimiste :

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« La relance de l’économie tchèque sera progressive et dépendra partiellement de la reprise de l’économie mondiale. Pour 2010, nous prévoyons une croissance du PIB de l’ordre de 1,5%, et ce essentiellement grâce aux exportations. La consommation des ménages va, elle, diminuer à cause de la hausse du chômage et du ralentissement de l’augmentation du montant des salaires. L’inflation devrait rester relativement stable. Du fait de la hausse de la TVA et des impôts sur la consommation, nous nous attendons à un taux d’environ 1,5%. »

Le FMI a effectué sa mission en République tchèque du 14 au 25 janvier. Parallèlement, le ministère des Finances a, lui, revu à la hausse son évaluation du taux de croissance économique pour 2010 en l’établissant à 1,3%, soit un point de plus que ce qu’il prévoyait encore à la fin de l’année dernière.