Foot – Championnat tchèque : un test négatif, et ça repart !
Comme en France, mais aussi par exemple en Slovénie, le championnat de République tchèque de football a redémarré le week-end écoulé malgré la crise du coronavirus. La découverte de plusieurs cas positifs au Covid-19 dans différents clubs n’a pas empêché la tenue de la totalité des matchs de la 1ère journée d’une saison 2020-2021 dont le Slavia Prague, le Viktoria Plzeň et le Sparta Prague, qui dans cet ordre ont terminé sur le podium ces deux dernières saisons, sont une nouvelle fois les grands favoris pour le titre de champion.
Pour la première fois depuis la partition de la Tchécoslovaquie et l’apparition du championnat de République tchèque sur la carte du football européen, en 1993, dix-huit clubs, au lieu de seize les années précédentes, figurent dans l’élite cette saison. La raison ? L’impossibilité en juillet dernier de disputer la totalité des matchs dans le groupe pour le maintien suite à la découverte d’un cas positif de Covid-19 dans l’équipe d’Opava et le placement en quarantaine, alors encore obligatoire, de l’ensemble de l’effectif. Du coup, tandis que deux clubs, Pardubice et Brno, ont été promus en première division, aucun n’en est descendu.
Autres conséquences : il y aura donc trois relégués à la fin de la saison qui vient de débuter, au lieu de deux habituellement, et un seul promu, tandis que la saison régulière, qui comptera 34 journées au lieu de 30, ne sera pas suivie de play-offs, comme cela avait été le cas lors des deux dernières saisons. Comme au bon vieux temps, le club qui figurera à la première place au terme de cette saison régulière sera sacré champion. Et selon Tomáš Rosický, directeur sportif du Sparta Prague, ce n’est peut-être pas plus mal :
« Peut-être que d’avoir dix-huit équipes, comme dans de plus grands championnats en Europe, nous convient mieux. Personnellement, je ne suis pas contre. C’est vrai que lorsqu’il n’y a que seize équipes, trente journées, ce n’est pas beaucoup. Et la formule des play-offs essayée ces deux dernières années après la saison régulière n’a pas eu les effets positifs escomptés, elle n’a pas rendu le championnat plus attrayant. Il faudra comparer, dans tous les cas cette saison permettra de nous faire une meilleure idée sur la formule la plus intéressante. »
Les gros déjà devant
S’il est encore trop tôt pour juger du niveau et de l’intérêt de cette nouvelle Fortuna Liga à dix-huit, sa première journée a néanmoins donné un aperçu de ce que cet élargissement de l’élite pourrait avoir pour conséquences. Avec une moyenne d’un peu plus de trois buts par match et un seul 0-0, on pourrait penser que le spectacle et le beau jeu ont été au rendez-vous de cette reprise. Sauf que 13 des 28 buts inscrits l’ont été par les trois grands favoris, qui se sont tous largement et très logiquement imposés.
Dès vendredi, en match avancé, le Viktoria Plzeň a disposé devant son public d’Opava (3-1), notamment grâce à des réalisations de son attaquant français Jean-David Beauguel et de son milieu offensif ivoirien Adriel Ba Loua. Avant son déplacement ce mercredi à Alkmaar, aux Pays-Bas, dans le cadre du 2e tour préliminaire de la Ligue des champions, il s’agit donc d’une entrée en matière réussie pour le club de Bohême de l’Ouest, qui sera le principal adversaire du Slavia Prague dans la course au Graal, les deux clubs se partageant les six derniers titres de champion.
Double lauréat en titre, le Slavia n’a pas fait dans la dentelle pour son entrée en piste dimanche, sur la pelouse de České Budějovice. Une large victoire (6-0) obtenue grâce notamment à un triplé de son attaquant international Stanislav Tecl. Et la performance de ses ouailles a naturellement ravi l’entraîneur du Slavia, Jindřich Trpišovský :
« C’est toujours compliqué d’entamer une nouvelle saison par un match à l’extérieur. Mais nous nous sommes grandement facilités la tâche en ouvrant le score sur notre première action et en doublant la mise sur un coup de pied arrêté quatre minutes plus tard. Mais ce qui me satisfait tout autant, c’est que nous avons ensuite continué à jouer et même à plutôt bien jouer, même si le fait de mener au score a obligé notre adversaire à se découvrir. Nous n’avons pas encaissé, donc le bilan ne peut être que positif. »
Il est d’autant plus positif que le Slavia redémarre la nouvelle saison là où il avait achevé les deux précédentes : déjà dans le fauteuil de leader.
Le Sparta en reconquête
Un privilège dont son grand rival pragois n’a profité que le temps d’une nuit. Le Sparta a lui aussi lancé sa saison de la meilleure des manières avec un net succès (4-1) sur la pelouse du promu Brno. En retrait du Slavia et de Plzeň, le club présidé par le milliardaire Daniel Křetinský entend bien occuper de nouveau le devant de la scène. Le dernier titre de champion décroché par le Sparta remonte à 2014, une éternité pour ce club au palmarès duquel figurent trente-deux sacres nationaux, dont douze depuis le lancement du championnat de République tchèque en 1993. Conscient toutefois du retard emmagasiné sur ses concurrents ces dernières années, Tomáš Rosický veut toutefois faire preuve de patience :
« Le Sparta, à mes yeux, a trop longtemps disposé d’une équipe qui n’était composée que d’individualités. Un de mes objectifs est donc de réinstaurer un esprit de groupe et de reformer un collectif. Je pense que nos performances et nos résultats après la reprise au printemps dernier, tant en championnat qu’en coupe, que nous avons remportée, ont montré que nous étions sur la bonne voie. Mais c’est une nouvelle saison qui commence maintenant et nous repartons de zéro. L’objectif prioritaire est d’être européen et participer à la Ligue Europa. C’est important pour l’image et le prestige du Sparta comme pour la progression des joueurs. Tout le monde en a vraiment besoin. »
En attendant la suite, dès le week-end prochain, ce ne sont non pas deux mais les trois clubs de la capitale présents dans l’élite cette saison qui occupent les trois premières places au classement à l’issue de cette 1ère journée. Les Bohemians ont en effet eux aussi fait plaisir à leurs supporters dans leur petit stade de Ďolíček à Prague en dominant Mladá Boleslav (4-0).
Pas de matchs annulés malgré les cas de Covid
Autant de matchs qui, contrairement au printemps dernier, lorsque le championnat de République tchèque avait été un des premiers à reprendre en Europe, ont pu se tenir malgré les différents cas de Covid-19 détectés dans pas moins de six clubs, parmi lesquels notamment quatre au sein de l’effectif des Bohemians.
La semaine dernière, quelques jours avant la reprise, la Ligue de football professionnel s’est entendue avec le Premier ministre, Andrej Babiš, pour qu'il ne soit plus nécessaire de placer l’ensemble de l’effectif d’un club en quarantaine, comme cela était le cas jusqu’à présent, lorsqu’un voire même plusieurs joueurs font l’objet d’un test positif. Une décision dont seul le temps nous apprendra si elle était la bonne. Ou la mauvaise.