Foot – Euro 2012 : une chance au tirage pour les Tchèques
Depuis vendredi, l’équipe de République tchèque de football connaît les trois adversaires qu’elle affrontera lors du premier tour de l’Euro 2012, en juin prochain. Et avec la Pologne, la Grèce et la Russie dans son groupe, la Reprezentace peut s’estimer très heureuse de l’issue du tirage au sort.
« Il y avait plusieurs possibilités avant le tirage. Les journalistes avaient annoncé que le tirage idéal pour nous serait de tomber précisément dans ce groupe-là, qui, il faut le reconnaître, n’est pas le plus difficile. Les autres groupes sont, je pense, autrement plus compliqués. Mais je suis surtout très content de tomber sur la Pologne. »
« Nous pouvons être contents de ce tirage au sort, car les trois autres groupes sont beaucoup plus relevés. L’autre bonne nouvelle est que allons jouer nos trois matchs à Wroclaw. Nous ne devrons donc pas voyager et surtout, c’est juste à côté de chez nous, ce qui est idéal pour les supporters », confirmait de son côté Michal Bílek, bien conscient que le sort a épargné son équipe :
« Aux yeux du public, c’est un groupe à notre portée, et il faut bien admettre que l’on ne pouvait pas espérer mieux. Mon souhait était d’être placé dans le groupe de la Pologne, de prendre la Grèce ou la Croatie, et c’est ce qui s’est passé. Mon troisième souhait était de tomber sur l’Angleterre, car c’est toujours un adversaire un peu à part pour les joueurs et les supporters, mais on ne va pas se plaindre de jouer contre la Russie. »Pour autant, les Tchèques ne sont pas dupes. S’ils estiment avoir le potentiel pour terminer à une des deux premières places de leur groupe et se qualifier ainsi pour les quarts de finale, ils savent bien aussi que leurs adversaires en pensent tout autant, comme l’explique le gardien Petr Čech :
« Les quatre équipes auront plus ou moins les mêmes chances de qualification. Les trois autres doivent aussi être contentes de jouer contre nous. Nos adversaires doivent penser qu’il vaut mieux tomber sur la République tchèque que sur la France par exemple. A mon avis, ce sera donc un groupe très équilibré, car il n’y a pas vraiment de favori qui en ressort sur le papier. »Très équilibré sur le papier, le groupe A, très slave aussi, sera assurément le groupe le moins attrayant et probablement le plus faible du premier tour de l’Euro, loin de la qualité notamment du groupe B dans lequel se trouvent les Pays-Bas, l’Allemagne, le Portugal et le Danemark. Mais il s’agit là de considérations qui ne dérangent pas le sélectionneur, Michal Bílek, qui a déjà d’autres préoccupations en tête :
« Déjà avant le tirage au sort, j’avais dit que notre objectif serait de nous qualifier quelle que soit la composition du groupe. Bien évidemment, je n’ai pas changé d’avis après le tirage. Mais je ne peux pas dire aujourd’hui quelles sont nos chances de qualification. Je pense que ce sera un groupe très équilibré. Il ne faut pas oublier que la Russie et la Grèce sont des équipes de qualité et la Pologne chez elle, devant son public, sera aussi certainement très difficile à battre. »
En cas de qualification pour les quarts de finale, les Tchèques auraient à affronter une des équipes du très redouté groupe B. Ils pourraient ainsi retrouver le Portugal, comme en 1996 en Angleterre. Considérés comme aujourd’hui comme un des plus grands outsiders du tournoi, les Tchèques, malgré un jeu proche du néant en quarts et demi-finales, étaient alors parvenus jusqu’en finale. A 23 ans, le jeune Vladimír Šmicer, qui s’apprêtait à quitter le Slavia Prague pour le championnat de France et le RC Lens, avait été un des héros de l’épopée. Seize ans plus tard, le manager de l’équipe nationale estime les Tchèques capables de réitérer ce parcours comme à l’Euro 1996 :
« Oui, je pense qu’on peut faire le parallèle. A l’époque, il y avait aussi beaucoup de joueurs de l’équipe nationale qui jouaient encore dans le championnat tchèque. C’était le cas de Pavel Nedvěd, Karel Poborský, Radek Bejbl ou le mien… Aujourd’hui, il y a les joueurs de Plzeň ou Gebre Selassie de Liberec. Comme nous à l’époque, ce sont des joueurs qui ont faim, et cette faim pourrait nous aider à créer la surprise comme en 1996. »
Pour savoir si les Tchèques ont réellement le potentiel pour surprendre, il faudra désormais attendre jusqu’au 8 juin prochain. Quelques heures après le match d’ouverture entre la Pologne et la Grèce, la République tchèque disputera alors son premier match contre la Russie. Un premier match qui confirmera ou infirmera déjà si le tirage au sort dont tout le monde se félicite aujourd’hui était vraiment si favorable.