Foot : la reprise du championnat tchèque annonce le retour du printemps
Le week-end sportif en République tchèque a d’abord été marqué par la reprise de la Synot Liga, le championnat de République tchèque de football. Trois équipes, le Viktoria Plzeň, le Sparta Prague voire Jablonec, se disputeront le titre de champion. Etat des forces en présence à l’aube de ce nouveau printemps.
Le championnat de République tchèque de football, pardon la Synot Liga, a donc repris ses droits ce week-end pour les quatorze dernières des trente journées inscrites au programme de la saison. Ce championnat tchèque sinon palpitant au moins indécis, nous l’avions quitté le dernier week-end de novembre au terme de la 16e journée avec trois équipes en tête appelées à se disputer le titre de champion au printemps : derrière le Viktoria Plzeň, champion d’automne et leader avec un bilan provisoire de douze défaites pour deux résultats nuls et deux défaites, on retrouvait le Sparta Prague et Jablonec, équipe surprise de cette première moitié d’exercice 2014-2015, avec respectivement un et cinq points de retard. A l’époque, en ce premier dimanche de l’Avent de Noël et dernier dimanche de l’avant-trêve footballistique, le Viktoria Plzeň avait signé une victoire qui valait déjà et vaudra encore sans doute son pesant d’or dans les prochains mois en s’imposant (2-1) sur la pelouse de l’un de ses principaux concurrents, Jablonec. En Bohême du Nord, le club de Bohême de l’Ouest avait inscrit le second but de la victoire dans le temps réglementaire alors que les deux équipes s’apprêtaient à se quitter sur un score équitable de 1-1. C’est précisément ce but si précieux qui a donc permis à Plzeň, sacré champion de République tchèque en 2011 et 2013, de passer l’hiver dans un fauteuil de leader dans lequel se serait pourtant bien vu s’installer le champion en titre, le Sparta.
Comme la saison dernière, et comme la précédente également d’ailleurs, c’est donc d’abord à une lutte serrée entre le Viktoria Plzeň et le Sparta Prague à laquelle on peut s’attendre pour l’attribution du titre de champion. Obnubilés par les étoiles et plus encore les millions d’euros d’une Ligue des champions devenue quasi-indispensable pour leur bonne santé économique et leur développement, les deux meilleurs clubs tchèques de ces dernières années vivraient très mal de ne pas finir en tête, devant leur grand rival, au soir de la 30e journée, le 30 mai prochain. Et ce même si pour la première fois depuis plusieurs années, la République tchèque disposera de nouveau de deux équipes en phase préliminaire de la Ligue des champions l’été prochain. Dans cette optique, la réception à Prague du Viktoria, le 9 mai, pourrait constituer un tournant, comme le reconnaît le défenseur international de Plzeň David Limberský :« Il est fort possible que la 27e journée sera tout particulièrement intéressante pour nous joueurs comme pour les supporters. On sait combien les confrontations directes entre Plzeň et le Sparta sont importantes et qu’elles peuvent être décisives. La saison dernière, notre défaite à Prague lors des matchs retours nous avait fait très mal et nous avait éloignés du titre. Mais cette saison, notre match à Prague contre le Sparta ne sera disputé que lors de la 27e journée début mai, et d’ici-là bien des choses peuvent se passer. Il est vraiment trop tôt pour y penser. On ne regarde pas si loin. »
Effectivement, avant de penser à ce choc éventuel entre les deux derniers champions, dix journées figurent au programme, à commencer par la première d’entre elles le week-end écoulé. Si le Sparta devait recevoir Přibram lundi en début de soirée (soit donc après la mise en ligne de nos émissions) en match décalé pour cause de retransmission télévisée, une chose était néanmoins acquise : Plzeň a conservé sa place de leader. Mieux même, le Viktoria a parfaitement maîtrisé son premier match officiel de l’année 2015 en atomisant (6-0) à domicile České Budějovice, promu à la lutte pour le maintien dans l’élite. Renforcé notamment par l’attaquant bosniaque Aidin Mahmutovic, qui a préféré l’air de Bohême de l’Ouest à celui de la capitale malgré l’offre des dirigeants du Sparta lors du mercato d’hiver, le Viktoria Plzeň, qui enchaînera le week-end prochain par un déplacement à Hradec Králové, lanterne rouge, possédait donc quatre points d’avance avant le match du Sparta et toujours cinq sur Jablonec.Troisième au classement, le club de Bohême du Nord, dont le propriétaire, un certain Miroslav Pelta, est également… président de la fédération tchèque de football, est lui aussi reparti du bon pied en ramenant trois points de son déplacement toujours périlleux à Staré Město, petite ville attenante à Uherské Hradiště. Cette victoire (2-1) contre Slovácko, Jablonec l’a due entre autres aux deux buts d’un dénommé Valerijs Šabala, un jeune attaquant letton arrivé en provenance de Famagouste à Chypre et prêté par le Club Bruges en Belgique. Comme quoi, même le championnat tchèque s’internationalise. Ainsi, suite à l’arrivée de vingt-et-un nouveaux joueurs cet hiver, la barre des cent joueurs étrangers étant sous contrat dans un des seize clubs que compte la Synot Liga, parmi lesquels cinq français, a été dépassée pour la première fois de l’histoire. Et parmi ces Français, Jean-David Beauguel. A l’automne dernier, l’attaquant du Dukla Prague, auteur de sept buts lors de la phase aller et convoité par Jablonec durant le mercato selon les médias tchèques, nous avait confié ce qu’il pensait de cette Synot Liga qu’il découvrait :
« A part le Sparta, Jablonec et Plzeň, c’est un championnat assez dur dans le sens où il y a beaucoup d’engagement et que ça balance pas mal. Par rapport aux Pays-Bas, c’est beaucoup plus tactique avec plus de mises en place. On cherche plus à trouver le décalage, alors qu’en Hollande, c’était un peu à l’anglaise avec du box-to-box. Mais ce n’est pas un problème, je m’adapte. »