Foot : la République tchèque a touché le fond
L’équipe de République tchèque de football disputait, mercredi, à Oslo, contre la Norvège, son dernier match de préparation avant son déplacement en Ecosse, le 3 septembre, dans le cadre des éliminatoires pour l’Euro 2012. Mais largement battus (0-3) et inexistants dans le jeu, les partenaires de Petr Čech et de Tomáš Rosický ont bien du souci à se faire.
Trois buts encaissés, une seule et unique occasion en quatre-vingt-dix minutes, une défense fébrile, voire passoire, un milieu de terrain sans imagination malgré la bonne volonté de Rosický et des attaquants rarement servis dans de bonnes conditions : tel est le bilan de la large défaite concédée à Oslo, auquel il convient encore d’ajouter, ce qui est encore plus gênant, le sentiment, vu de l’extérieur, de l’absence d’agressivité et d’esprit de révolte parmi les joueurs.
Comme l’a concédé le gardien Petr Čech, il n’y a absolument rien de bon à retirer de ce match :« Je pense que l’analyse est très simple : rien ne nous a réussi ce soir. Je ne vois qu’un point positif, c’est que ce match n’était pas un match de qualification. Rien de ce que nous nous étions dit avant le match, rien de ce que nous avions mis en place et préparé n’a fonctionné. C’est le genre de match où vous pensez jouer d’une certaine façon, mais où c’est tout le contraire qui se passe sur le terrain. »
Le sentiment du portier tchèque était également partagé par le sélectionneur Michal Bílek, très déçu, c’est un euphémisme, de la prestation de son équipe :« Nous avons fait un très mauvais match. Notre adversaire a été meilleur dès l’entame, beaucoup plus incisif et précis. Nous n’avons pas été solides défensivement et avons perdu beaucoup trop de duels pour pouvoir rivaliser. Et lorsque nous avons eu le ballon, nous l’avons perdu beaucoup trop vite, ce qui fait qu’il n’y a pratiquement eu aucune combinaison de notre part. Du coup, nous n’avons jamais inquiété la défense adverse, et, oui, c’est donc une énorme déception. »
Menés 1 à 0 à la mi-temps, les Tchèques, incapables de réagir après le repos, ont encaissé deux autres buts dans les vingt dernières minutes. Dans trois semaines, pourtant, ils seront opposés en Ecosse à un adversaire au profil similaire à celui de la Norvège, ne serait-ce qu’au niveau de l’engagement physique. Un domaine dans lequel les Tchèques ont grandement péché mercredi, comme le reconnaissait leur capitaine Tomás Rosický :« La seule chose à retenir, c’est ce que nous savions déjà : à savoir que si nous ne sommes pas au moins aussi agressifs et combatifs que nos adversaires, nous n’avons aucune chance, comme aujourd’hui. Ce sera la même chose en Ecosse, même si là-bas le match sera un peu différent. Les Ecossais, à la différence des Norvégiens, seront obligés d’attaquer et ne pourront pas nous attendre. Mais cela ne change rien au fait que si nous ne nous ne mettons pas au niveau des Ecossais dans la combativité, nous aurons de gros problèmes. »
Avant de penser à ce déplacement, sans doute décisif dans la lutte pour la deuxième place du groupe I synonyme de barrages pour le prochain championnat d’Europe, la presse tchèque se demandait, ce jeudi, si le sélectionneur Michal Bílek est toujours l’homme de la situation. Mais malgré son bilan négatif à la tête de l’équipe depuis son entrée en fonction il y a deux ans, Michal Bílek reste optimiste :« La mission qui m’a été confiée lors de ma nomination était de nous qualifier pour le championnat d’Europe. Pour l’instant, nous sommes à la deuxième place de notre groupe avec un certain avantage par rapport à l’Ecosse et à la Lituanie, nos principaux concurrents. On ne peut pas dire non plus que nous ayons vraiment mal joué depuis le début des éliminatoires. C’est pourquoi je ne vois pas de raisons de démissionner. »
Quel que soit l’avis du sélectionneur, très critiqué, une chose semble cependant évidente aujourd’hui : si la République tchèque parvient finalement à se qualifier pour l’Euro 2012, elle le devra plus à la faiblesse de ses adversaires qu’à ses qualités. Mais après le match en Norvège, les Tchèques sont en droit de se demander s’il ne vaudrait pas mieux que leur équipe reste à la maison en juin prochain.