Foot : « inadmissible », « indigne »... Après la débâcle en Géorgie, une Tchéquie au fond du trou
Il n’y a pas qu’en France que l’heure est à la déprime pour les supporters de l’équipe nationale de football. En Tchéquie aussi, c’est la soupe à la grimace après la lourde défaite (1-4) concédée contre la Géorgie à Tbilissi, samedi dernier, en ouverture de la Ligue des nations.
Trois mois après un Euro déjà très décevant, où elle avait été éliminée dès la phase de groupes sans remporter le moindre de ses trois matchs, l’équipe de Tchéquie de football ne va assurément pas mieux. Aux yeux de nombre d’observateurs et de la très grande majorité de ses supporters, elle a même touché le fond à Tbilissi, pour son premier match dans le groupe 1 de la Ligue B des nations.
Contre une Géorgie toujours entraînée par Willy Sagnol et avec laquelle elle avait partagé les points après un résultat nul (1-1) en Allemagne en juin dernier, la Reprezentace, cette fois dominée dans les grandes largeurs, et donc très nettement battue (1-4), a livré une prestation indigente, en tout cas très éloignée des standards du niveau international.
Logiquement menés après l’heure de jeu de quatre buts conséquence d'un festival d’erreurs défensives, les Tchèques, longtemps inexistants en deuxième période, sont seulement parvenus à réduire le score en fin de partie grâce à un but du milieu de terrain du Viktoria Plzeň, Lukáš Kalvach (80e minute). Au moment de se présenter devant les médias après un des plus lourds revers subis par l’équipe nationale depuis la partition de la Tchécoslovaquie, le sélectionneur Ivan Hašek a ouvertement fait part de son immense déception :
« Vous avez vu vous-mêmes ce qu’il s’est passé... Je ne peux même pas dire que nous n’avons pas été bons, car c’est mauvais que nous avons été. C’est un moment difficile à vivre. Quand vous jouez au football comme ça, il faut se poser les bonnes questions et se demander pourquoi. Il n’y a rien de bon à retenir de ce match. On a le droit de perdre, mais pas de cette manière, c’est inacceptable. J’ai été très contrarié de nous voir quitter le terrain la tête basse, sans aucune émotion. À partir du moment où nous avons encaissé le deuxième but, nous nous sommes effondrés. Jusqu’à la 20e minute de jeu, nous avons été meilleurs, mais ensuite, plus rien n’a fonctionné. Nous avons encaissé quatre buts sur des contre-attaques alors que nous jouions à l’extérieur... C’est inadmissible à ce niveau. Toutes les critiques qui vont suivre seront tout à fait justifiées, car vraiment notre performance a été horrible. »
Ce mardi soir, pour son deuxième match en Ligue des nations, la Tchéquie aura l’occasion de se racheter avec la réception de l’Ukraine.
Une Ukraine qui évoluera à Prague presque comme chez elle puisque, pour des raisons évidentes de sécurité en raison de la guerre avec la Russie, et après déjà un premier match éliminatoire à l’Euro l’année dernière, c’est de nouveau à Letná, dans le stade du Sparta, qu’elle a accueilli l’Albanie samedi soir, où elle s’est d’ailleurs également inclinée (1-2).
En cas de nouvelle contre-performance, les jours d’Ivan Hašek à la tête de la Reprezentace pourraient déjà être comptés. Alors que notamment ses choix de joueurs lui sont reprochés, le sélectionneur était lui-même bien conscient de la gravité de la situation après la désillusion de samedi :
« Il n’y a pas à se chercher d’excuses tellement c’est un match indigne de l’équipe nationale. En tant qu’entraîneur, je suis bien évidemment le premier responsable. Si nous n’obtenons pas de bons résultats, je n’ai rien à faire là. Aujourd’hui, ce que nous avons produit n’était pas une bonne promotion de notre football. »
Les joueurs, dont beaucoup ne sont pas titulaires dans les différents championnats étrangers où ils évoluent, sont eux aussi la cible de multiples critiques. Au-delà de la faiblesse de leur jeu, c’est leur attitude et leur manque d'envie qui irritent les supporters. Après la débâcle en Géorgie, le capitaine Tomáš Souček a donc tiré la sonnette d'alarme :
« C’est probablement le pire match de l’équipe nationale depuis longtemps. Il ne s’agit pas seulement du résultat, mais de notre prestation dans son ensemble. Il y a eu vingt minutes en deuxième mi-temps, celles où nous avons encaissé trois buts, où nous avons même joué comme des poussins. Après le match, nous nous sommes dit les choses dans le vestiaire. Nous n'avons pas le droit de jouer de la sorte en équipe nationale. Aujourd’hui, personne parmi nous ne méritait d’être là. »
Faute de mieux, et même si plusieurs changements sont attendus dans le onze de départ, ce sont pourtant bien plus oui moins les mêmes qui seront de nouveau sur la pelouse mardi pour tenter de redorer quelque peu le blason de cette Reprezentace décidément bien malade...