Foot – Ligue des champions : le Slavia peut encore rêver de l’Eden
En ce début de nouvelle saison, le Slavia Prague tente de se qualifier pour la phase de groupes de la Ligue des champions pour la deuxième fois de son histoire. Dans sa quête de rejoindre la crème du football européen, le club de la capitale tchèque a toutefois souvent échoué, par le passé, en phase préliminaire. Et pas plus cette année que les précédentes, l’affaire n’est spécialement bien engagée après le résultat nul (1-1) concédé mardi soir à domicile contre le Dynamo Kiev en match aller du 3e tour. Reportage.
Un an après la désillusion de l’élimination en barrages contre les Chypriotes de l’APOEL Nicosie, cette réforme pourrait profiter également au Slavia, dauphin de Plzeň la saison dernière, et à son défenseur camerounais Michael Ngadeu :
« Ce (la Ligue des champions) n’est pas seulement un objectif pour le club, ça l’est aussi et surtout d’abord pour nous joueurs. Quand je regarde dans le vestiaire, je ne sais même pas s’il y en a parmi nous qui ont déjà joué la Ligue des champions. C’est vraiment le très haut niveau et cela fait longtemps que le Slavia n’a plus atteint la phase de groupes. C’est pourquoi nous aimerions être ceux qui redonnent le sourire à nos supporters et leur offrent la joie d’une qualification. »
Pour faire de nouveau ressentir à leur public l’excitation des grandes soirées qui illuminent les longues soirées d’automne, les Pragois doivent d’abord éviter l’écueil que constitue le Dynamo Kiev. Même si l’illustre club ukrainien ne terrorise plus l’Europe comme au milieu des années 1970 et 1980 lorsqu’il remporta deux Coupes des vainqueurs de coupe (1975 et 1986) et une Supercoupe d’Europe (1975) avec ses Blokhine et Belanov, ou même dans la seconde moitié des années 1990 avec Chevtchenko, autre Ballon d’or à avoir évolué sous les ordres du légendaire Valeri Lobanovski, il reste très certainement, aujourd’hui encore, une des valeurs sûres du football d’Europe de l’Est. Et sans spécialement briller, c’est ce qu’il a confirmé à Prague mardi. Bien organisé et plein de maîtrise pendant les vingt premières minutes, puis davantage bousculé par la suite, le Dynamo a, contre le cours du jeu à ce moment-là du match, ouvert la marque à la 82e minute par son prometteur milieu offensif slovène Benjamin Verbič, oublié par la défense du Slavia. Et il a finalement fallu un penalty dans le temps additionnel (95e) pour que les Tchèques sauvent les meubles. Du coup, à la sortie des vestiaires, Michael Ngadeu ne savait pas trop si lui et ses partenaires devaient considérer le grand verre d’eau qu’ils venaient d’avaler compte tenu de la chaleur sous laquelle la rencontre avait été disputée comme à moitié vide ou à moitié plein :
« C’est un peu un sentiment de regret qui prédomine, car même si nous pouvons être satisfaits d’avoir égalisé, le Dynamo n’a eu que deux occasions sur l’ensemble du match. Notre adversaire a fait preuve de beaucoup de réalisme, au contraire de nous qui n’avons pu tirer profit de nos possibilités. Malgré ce but encaissé, il faut aussi reconnaître que nous avions en face de nous une équipe solide et bien en place qui a su nous poser des problèmes, et je pense que nous avons plutôt livré une bonne copie ce soir. Reste maintenant à espérer que ce résultat ne sera pas source de regrets lors du retour à Kiev. »Ce match retour, qui déterminera qui du Dynamo ou du Slavia affrontera ensuite l’Ajax Amsterdam ou le Standard de Liège en barrages, dernière étape avant la phase de groupes de la Ligue des champions, sera disputé dans la capitale ukrainienne mardi prochain. Et les 20 000 supporters pragois chauds bouillants qui avaient rempli le stade d’Eden (nom de l’enceinte du Slavia) espèrent bien que leurs favoris leur offriront les mêmes émotions que celles que leur a procurées leur capitaine Josef Hušbauer, plein de sang-froid, lui, pour transformer, d’une frappe en force, le penalty de l’égalisation en toute fin de partie mardi soir. Le temps d’une semaine, le penalty de l’espoir, celui de rejoindre, enfin, le jardin d’Eden, pas seulement le leur, mais celui aussi, et surtout, des grands de ce continent…