Foot : Ludovic Sylvestre, la nouvelle attraction française du Sparta Prague
L'air de rien, le championnat tchèque de football de première division prend peu à peu des accents français. Après Noël-Alexandre Mendy et Gaël Suares qui évoluaient déjà la saison dernière à Most, en Bohême du Nord, en compagnie du Canadien André Hainault et de l'Ivoirien Arnaud Gouya, un autre Français s'apprête à faire ses premiers pas dans la Gambrinus Liga, qui reprend ses droits le week-end prochain. Et pas n'importe où puisque Ludovic Sylvestre, en provenance du FC Barcelone, enfilera le maillot du Sparta Prague. De retour d'un stage d'une semaine dans les Alpes autrichiennes, nous l'avons rencontré, jeudi dernier matin, à la sortie de l'entraînement. Douché, souriant, enchanté d'être là et confortablement installé dans un des salons donnant sur la pelouse du stade de Letna, Ludovic Sylvestre nous a confié ses premières impressions sur le plus prestigieux des clubs tchèques :
-Où en sont actuellement les négociations pour la signature du contrat ?
« Ca avance tout doucement. Normalement, ça devrait se faire dans les jours qui suivent. Je suis optimiste et j'espère que tout va très bien se passer. »
-Que vous ont dit l'encadrement technique et l'entraîneur suite à vos premiers matches amicaux et au stage ?
« Je pense qu'ils ont été relativement satisfaits. Ils ont vu que je m'étais assez bien intégré au groupe. Les autres joueurs m'ont beaucoup aidé, notamment Vaclav Drobny (ancien joueur du RC Strasbourg) et Mauro Lustrinelli (l'attaquant international suisse arrivé au Sparta l'hiver dernier) qui parlent un peu français. De ce côté-là, ça va donc et les entraîneurs ont été satisfaits de mes prestations sur le terrain. »
-Que pensez-vous pouvoir apporter à l'équipe ?
« Je suis un joueur qui aime bien le jeu posé, avoir le ballon dans les pieds. J'espère donc pouvoir apporter un peu plus de technique, même si c'est une très bonne équipe avec des joueurs qui ont déjà ce type de qualités. Mais ce sont aussi les miennes, j'espère dont les aider et leur apporter un plus de ce point de vue-là. »
-L'entraîneur vous a-t-il dit ce qu'il attendait de vous et pensez vous gagner votre place dans l'équipe type ?« L'entraîneur m'a dit qu'il était satisfait de moi et qu'il aimait bien mon style de jeu. Maintenant, c'est lui qui décidera si je peux intégrer le onze de départ. De mon côté, je fais le maximum sur le terrain, aux entraînements et je m'efforce de faire ce que l'on me demande. Après, on verra, mais je me donne à fond pour pouvoir y arriver. »
-Comment s'est faite votre arrivée au Sparta ? Vous étiez au FC Barcelone la saison dernière où vous jouiez en équipe réserve, sauf en fin de saison où vous êtes apparu deux fois dans le groupe professionnel. Vous pouvez même du coup vous enorgueillir d'un titre de champion d'Espagne. Mais comment êtes-vous passé du Barça au Sparta et comment cette possibilité s'est-elle présentée à vous ?
« Barcelone, c'était très bien, mais je voulais jouer à un meilleur niveau. Comme j'étais au Barça B, j'espérais pouvoir jouer dans un bon club en première division. Ensuite, mon manager m'a dit que le Sparta m'avait vu et était intéressé. Je suis donc venu pour des tests et pour l'instant, ça s'est très bien passé. »
-Aviez-vous d'autres possibilités, propositions dans d'autres clubs européens ou français ?
« Oui, mais j'ai trouvé que la meilleure proposition était celle du Sparta, qui me permet d'évoluer dans un grand club qui participe à la coupe d'Europe cette année (vainqueur de la coupe de République tchèque la saison dernière, le Sparta est qualifié pour la coupe UEFA). Pour moi, ce n'est que du bonheur et je le répète, je suis vraiment très content. »
-Alors, justement, c'est un peu dommage pour vous puisque le Sparta cette année ne disputera pas la Ligue des champions, mais seulement la coupe UEFA. Est-ce un élément qui a pesé dans votre décision ?
« Non, pas du tout. Je savais que je venais dans un grand club, donc si ce n'est pas cette année, ce sera peut-être l'année prochaine. Cette saison, il y aura la coupe UEFA, ce n'est déjà pas si mal et nous essaierons d'aller le plus loin possible. »
-Que saviez-vous du football tchèque avant d'arriver ?
« Vraiment pas grand-chose, si ce n'est justement le Sparta en coupes d'Europe. Pour le reste, très peu de choses. Maintenant, nous avons fait quelques oppositions face à des équipes tchèques et je peux dire que ça va, c'est un assez bon niveau. »
-Deux autres joueurs français, Gaël Suares et Noël-Alexandre Mendy, évoluaient déjà dans le championnat tchèque la saison dernière, Mendy depuis même plusieurs années. Vous avez eu l'occasion de les rencontrer et de discuter avec eux. Que vous ont-ils dit du niveau du championnat et de la vie en République tchèque ?
« Ils m'ont dit que le championnat était assez dur et rugueux. C'est donc un autre style de jeu que celui auquel je suis habitué. Pour le reste, ils m'ont dit que la vie était très agréable ici, même si pour eux, c'est différent puisqu'ils sont à Most. Moi, je suis à Prague et ils m'ont dit que c'était une superbe ville, où il y a beaucoup de choses à voir. Je suis donc également très content d'être dans une grande ville et de pouvoir découvrir de très beaux monuments. »
-Quel a été votre parcours de jeune footballeur en France ?
« Je sors de l'INF (Institut National du Football) Clairefontaine, où je suis resté trois ans. Ensuite, je suis parti pour deux saisons à Guingamp avant de rejoindre Strasbourg. Puis ils n'ont pas voulu me faire signer de contrat professionnel et je suis resté pendant six mois à chercher un club avant que ne se présente l'opportunité de rejoindre Barcelone, où j'ai passé un an et demi. »
-Vous serez le troisième Français à jouer dans le championnat tchèque durant la saison prochaine. Pensez-vous que pour les jeunes joueurs qui n'arrivent pas à passer professionnel en France, la République tchèque puisse représenter ce que l'on pourrait appeler une issue de secours ?
« Oui, tout à fait, c'est une très bonne issue de secours. Premièrement, cela permet d'avoir le statut professionnel, ce qui est quelque chose de très important. Et puis ce genre de pays peut permettre de rebondir : venir y passer deux ou trois ans avant éventuellement de retrouver un meilleur club après. Oui, la République tchèque peut être une station intermédiaire avant un retour en France ou un passage dans un autre pays européen. »
-Enfin, quelques mots, forcément, sur le FC Barcelone. Vous avez certes joué en équipe réserve, mais en fin de saison dernière, vous avez tout de même disputé deux matches avec l'équipe première, championne d'Espagne et d'Europe. Quels souvenirs gardez-vous donc de ce fameux Barça ?
« De très, très (il insiste) bons souvenirs, vraiment. Comme vous le savez, c'est la meilleure équipe actuellement en Europe. C'est quelque chose d'impressionnant. Ils ont un public et un groupe de joueurs extraordinaires. Ce fut une très grande expérience qui, j'espère, me servira à l'avenir. »
-Parlez-nous un peu de vos deux matches en équipe première contre l'Athletic Bilbao et le FC Séville...
« C'était impressionnant. Déjà, les stades étaient remplis. Et puis c'est extraordinaire de pouvoir jouer aux côtés de joueurs comme Eto'o, Giuly, Iniesta ou Xavi... C'était tout simplement incroyable pour moi ! »
-Ne regrettez-vous pas de quitter l'Espagne ?
« Bien sûr, je regrette un peu, j'ai beaucoup d'amis là-bas. Je me sentais très bien au sein du club et je parlais déjà la langue. Mais les départs font partie de la vie de footballeur. Si je veux arriver un jour au haut niveau, il fallait que je quitte le Barça. Accéder à l'équipe première est vraiment difficile, il y a vraiment un très grand groupe. Moi, je visais autre chose que l'équipe B, j'ai d'autres objectifs et j'ai donc préféré partir. »