Francerie : l’épicerie française qui séduit aussi les Tchèques
Aujourd’hui, direction les hauteurs de Prague, dans le 3e arrondissement, où il y a quelques mois a ouvert une petite épicerie française. Francerie, c’est l’aventure d’un Français, François Davesne, et de sa collègue Nela Teplá, qui, une fois par mois, vont en France faire une provision de produits français au supermarché et les rapportent à Prague.
« On se trouve au n°3 de la rue Kolínská à Prague 3. Nous sommes entre le square de Jiřího z Poděbrad et Flora, dans une épicerie française. »
Comment se fait-il qu’une épicerie française se trouve ici en plein milieu de Prague ?
« J’habite à Prague depuis maintenant six ans et avec ma partenaire Nela, cela fait quelques années que nous travaillons ensemble. Nous étions en France et nous avons ramené quelques produits français il y a un an et demi. A notre retour, nous avons eu la surprise d’avoir des copains qui nous demandaient de ramener des victuailles. Du coup, nous avons eu l’idée de lancer un site qui s’appelle epicerie.cz qui marche plutôt pas mal. Les gens nous demandaient toujours si on avait du stock… Alors on s’est demandé si on ne devrait pas ouvrir une petite boutique avec du stock où les clients pourraient s’approvisionner n’importe quand. »
Concrètement comment marche ce site epicerie.cz ? Les gens font leurs courses sur internet, et ensuite vous ramenez les produits demandés à Prague ?« Sur epicerie.cz, nous avons 3 300 produits en ligne. Ce sont des produits que l’on retrouve dans les supermarchés. Le principe, c’est que les clients vont sur notre boutique en ligne, commandent, et nous allons en France tous les mois chercher les produits commandés. Quand on les livre, ils règlent alors leurs achats. »
La boutique, c’est donc un peu l’extension de ce site ? Les gens peuvent vous rencontrer et passer directement leurs commandes ?
« Exactement : Francerie est l’extension d’epicerie.cz. Les gens passent ici prendre leurs commandes ou demander si on peut leur ramener tel ou tel produit sachant que l’on y va tous les mois. »
Quelles sont les personnes qui commandent ? Il s’agit plutôt de Tchèques, de Français, d’expatriés….« Comme le site est en français, les commandes par internet sont plutôt réalisées par des Français. A Francerie, dans notre épicerie, ce sont à 70% des Tchèques et à 30% des Français. C’est ce qu’on voulait : deux modes de consommation différents. Les Tchèques passent quasiment tous les jours, pour acheter une bouteille, un paquet de gâteau, etc. Alors que les Français, c’est plutôt une ou deux fois par semaine. En général, ils viennent avec la voiture, ils ouvrent le coffre et ils font leurs provisions. »
Les Tchèques qui viennent s’approvisionner ici connaissent la France ou sont plus simplement attirés par de nouveaux produits qu’ils ne trouvent pas dans leurs magasins ?
« En général, ce sont des choses que l’on demande. Au début, c’était des gens qui connaissaient la France, qui y avaient été en vacances, etc…Ils en ont parlé autour d’eux. Du coup, maintenant c’est un peu des deux : des gens qui viennent par curiosité et des Tchèques ou Français qui veulent retrouver simplement ce qu’ils ont connu en France. »C’est une petite épicerie, vous avez des vins, mais aussi d’autres produits comme des biscuits, des sirops, des plats cuisinés, des conserves… Qu’est-ce que les Tchèques achètent en particulier ?
« Les Tchèques aiment beaucoup les gâteaux, les biscuits. Ils adorent les galettes Saint-Michel et les produits Bonne Maman comme les tartelettes ou les confitures. Nous vendons de plus en plus de vins. Nous en avons une soixantaine de références. »
Et les Français qui viennent ici, qu’achètent-ils et pourquoi? Pour la nostalgie des produits qu’ils ne peuvent pas trouver au quotidien?« Oui, c’est ça. Mais les Français achètent aussi des gâteaux, mais moins que les Tchèques, ils achètent du cassoulet, des boîtes de flageolets, etc. Beaucoup de vins, de fromages et des rillettes. »
Est-ce difficile de lancer sa petite affaire à partir de rien ?
« Ce n’a pas été trop difficile parce que j’ai une bonne partenaire. Nela est tchèque et s’occupe de la partie administrative, ce que je serais incapable de faire parce que je parle très mal le tchèque. On forme une bonne équipe et nous sommes les meilleurs amis du monde. »
Avez-vous de nouveaux projets pour l’avenir ? Lancer de nouveaux produits ou une nouvelle extension de l’épicerie Francerie?« Vous tombez très bien car nous avons visité une nouvelle boutique qui se trouve dans Prague 10… Cela ne va pas se faire car l’établissement a déjà été loué. Mais nous envisageons d’ouvrir un petit bar à vin comme nous avons des vins bons et pas trop chers… Et nous y vendrions également des rillettes, des pâtés, ce genre de choses en accompagnement. Ce serait donc à Prague 10, en début d’année prochaine. »