Greenpeace proteste contre les tentatives d’abolir les limites d’extraction de lignite
Une vingtaine de militants du mouvement Greenpeace ont occupé dans la matinée de ce lundi l’excavatrice géante de la mine de lignite à ciel ouvert près de la ville de Litvínov en Bohême du Nord. Ils ont protesté de cette façon contre les tentatives d’abolir les limites des zones d’extraction de lignite en République tchèque.
« Ce qui est le plus important en ce moment pour nous, c’est d’éviter un accident. Les militants de Greenpeace ont pénétré illégalement sur un terrain privé et ils violent par leur action les règles de sécurité. Ils mettent en danger leur santé et celle des employés de la mine. Nous cherchons à trouver une solution en commun avec l’Office régional des mines de Most mais pour le moment nous n’intervenons pas. »
D’après l’attaché de presse du ministère tchèque de l’Industrie et du Commerce Michal Komárek, un des scénarios de la nouvelle conception énergétique tchèque envisage en effet une exploitation maximale de toutes les ressources énergétiques du pays. Il ajoute cependant que les limites d’extraction de lignite ne doivent pas être abolies avant 2015. Néanmoins les grands exploitants des mines et producteurs d’énergie en République tchèque se montrent impatients. Le chef de l’Association des centrales thermiques Mirek Topolánek, exhorte le gouvernement à prendre des mesures plus énergiques :
« Les limites de l’extraction doivent être abolies très rapidement. Le rôle de la représentation politique du pays est d’imposer cette mesure et de l’expliquer à la population. »
Et Mirek Topolánek de souligner qu’aucun gouvernement tchèque n’a eu, jusqu’à présent, le courage de le faire. L’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce Martin Kocourek qui préparait la nouvelle conception énergétique, devait tenir compte du fait que le gouvernement s’était engagé à ne pas abolir les limites avant 2015. Un des scénarios de la conception de la réforme préparé par le ministère comptait pourtant sur cette abolition. Le ministre expliquait alors :« Si l’extraction de lignite était arrêtée pendant longtemps, cela pourrait avoir des conséquences sociologiques et autres pour les régions minières notamment par exemple dans le domaine de l’emploi. »
Les limites des zones d’extraction ont été adoptées par le gouvernement dès 1991 pour sauver au moins une partie du paysage dans les régions où se trouvent des gisements de lignite. Avant cette date, plusieurs agglomérations avaient du céder la place à des mines à ciel ouvert. Depuis cette époque-là les militants écologistes et une partie de la population des régions concernées continuent donc à appeler le gouvernement à favoriser l’exploitation des sources d’énergie renouvelables, à protéger l’environnement et à sauver le paysage tchèque pour les générations futures.