Bien que successivement battue par l'Allemagne, la Slovaquie puis le Canada, la République tchèque s'est qualifiée de justesse pour les quarts de finale du Championnat du monde en Russie. Tout un pays a poussé un énorme « ouf » de soulagement alors que les Tchèques redoutaient une élimination historique dès les huitièmes de finale.
Photo: CTK
Après la défaite toujours humiliante subie dans le derby contre la Slovaquie (2-3), samedi soir, pour le deuxième match des Tchèques dans leur groupe des huitièmes de finale du Mondial de hockey sur glace, l'entraîneur Alois Hadamczik a eu recours à une formule choc en comparant la situation dans laquelle se trouvait son équipe à celle d'un homme sur son lit de mort. « Même lorsqu'il va bientôt mourir, un souffrant croit encore qu'il va vivre », a-il confié aux journalistes, sans doute désemparé par la piètre prestation de ses joueurs sur la glace quelques minutes plus tôt contre le voisin et grand rival slovaque. Une comparaison exagérée, comme il l'a admis lui-même un peu plus tard, mais il est vrai qu'avant le match de la dernière chance contre un Canada invaincu, la qualification pour les quarts de finale semblait fortement compromise. La faute aux deux revers inattendus concédés consécutivement, d'abord contre l'Allemagne (0-2), jeudi, pour ce qui restera la plus grande surprise de ce tournoi, puis contre la Slovaquie deux jours plus tard.
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Pour éviter de passer à la trappe pour la première fois depuis de longues années, les Tchèques, champions du monde 2005 et vice-champions 2006, se devaient donc au moins de ne pas perdre dans le temps réglementaire contre le Canada. Et ce fut chose faite, dimanche soir, à l'issue d'un match à suspense, les hockeyeurs défendant le drapeau à la feuille d'érable s'imposant certes 4 à 3 mais seulement en prolongation. Les Tchèques sont donc finalement passés par une belle porte en obtenant le point salvateur dont ils avaient tant besoin grâce au résultat d'égalité (3-3) à l'issue des soixante minutes réglementaires de jeu. Ils pouvaient s'estimer d'autant plus heureux qu'ils se sont retrouvés en infériorité numérique pour les deux dernières minutes suite à la pénalité infligée à l'un de leurs défenseurs. Une infériorité numérique au cours de laquelle ils ont toutefois bien défendus leur cage, évitant ainsi un quatrième but canadien qui aurait pratiquement mis fin à tous leurs espoirs. A la sortie de la glace, l'attaquant Tomas Rolinek pouvait donc, lui aussi, faire part de son soulagement :
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« Oui, c'est certain, nous savions quel était l'enjeu du match et nous l'avons abordé comme un quart de finale, en étant bien conscients qu'une nouvelle défaite nous aurait certainement envoyés à la maison plus tôt que prévu. Mais je pense que nous nous sommes bien battus en nous accrochant jusqu'au bout. Nous avons sans doute fait notre meilleur match depuis le début du tournoi contre des Canadiens qui ne lâchent jamais rien, et ce point arraché suffit à notre bonheur aujourd'hui. »
Les Tchèques se sont cependant fait peur jusqu'au bout. S'ils ont mené par trois fois au score en inscrivant un but dans chaque tiers-temps, les Canadiens sont à chaque fois parvenus à recoller au score et ont fini plus fort que des Tchèques à bout de forces et acculés devant leur cage.
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« Après notre troisième but, j'ai pensé que nous allions garder notre avantage jusqu'à la fin du match, regrettait l'ailier Tomas Plekanec. Malheureusement, les Canadiens ont de nouveau égalisé grâce à un but un peu chanceux et nous avons tremblé jusqu'à la dernière seconde. Mais nous avons tout donné, nous avons obtenu notre qualification, c'est l'essentiel et c'est tout ce qu'il faut retenir. »
La qualification est effectivement bien l'essentiel après une des semaines les plus noires du hockey tchèque en termes de résultats ces dernières années. En prolongation, qui n'a duré qu'une vingtaine de secondes, les Tchèques n'ont même pratiquement opposé aucune résistance aux Canadiens, le point de bonus pour une victoire au-delà du temps réglementaire étant devenu sans importance et ne pouvant plus rien changer au classement final du groupe des huitièmes de finale.
Revers de la médaille, seulement quatrièmes, les Tchèques affronteront donc en quarts de finale, mercredi, la première équipe de l'autre groupe, à savoir la Russie ou la Suède, soit le pays organisateur ou le champion olympique et du monde en titre. Mais sur un match à élimination directe et en réalisant la même performance que contre le Canada ou les Etats-Unis lors de leur victoire (4-3) au premier tour, mardi dernier, les Tchèques peuvent malgré tout espérer poursuivre leur route chaotique vers un nouveau podium, objectif minimal réclamé par les supporters et les médias à Prague.