Huit mois après l'adhésion à l'UE, la diplomatie tchèque tente de marquer sa différence
Ce lundi se réunissaient à Bruxelles les ministres des Affaires étrangères des 25, en vue d'entériner la normalisation des relations entre l'UE et Cuba. Active dans son soutien à l'opposition démocratique au régime castriste, la République tchèque, comme sur d'autres questions majeures de politique internationale, souhaite se démarquer et faire entendre son point de vue.
A l'heure où les alliés des Américains en Europe ont tendance à rappeler les troupes qu'elles avaient envoyées en Irak pour prêter main forte aux G.Is, le parlement tchèque vient en effet de prolonger la mission du contingent militaire national dans le sud du pays jusqu'à la fin de l'année. Le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, a profité d'un débat dominical sur la télévision publique pour déclarer que la mission des quelque 80 policiers militaires tchèques se poursuivrait tant que le gouvernement irakien en ferait la demande.
« Une mission qui n'a pas pour objet le maintien de la sécurité, mais seulement la formation des agents de police irakiens. », a quand même tenu à préciser le ministre
C'est lors de ce même débat télévisé que Cyril Svoboda s'est montré résolu à faire entendre la voix de la République tchèque dans le dossier épineux des relations entre l'UE et Cuba. Limitées depuis l'été dernier, ces relations sont en passe d'être normalisées par les 25, mais Prague se montre plus que réticente. Le chef de la diplomatie tchèque entend « continuer à inviter l'opposition démocratique cubaine et communiquer avec les opposants », alors que les principales chancelleries européennes se sont engagées à ne plus inviter ceux que Fidel Castro qualifie de « mercenaires », lors des cérémonies officielles dans leurs ambassades. Les déclarations du ministre faisaient écho à une tribune publiée vendredi dernier par Le Figaro, dans laquelle l'ancien président Vaclav Havel critiquait vertement l'attitude conciliante des diplomates européens envers le régime castriste. La diplomatie tchèque cherche encore sa place en tant que nouveau membre de l'Union, et campe sur ses positions, au moins en ce qui concerne les dossiers antérieurs à son adhésion. Pourra-t-elle faire entendre sa voix face aux grands pays de l'UE sans être pour autant taxée d'atlantisme? La partie n'est pas gagnée d'avance...