Il n’y a que l’ail tchèque qui leur aille
Les Tchèques, et ils ne sont pas les seuls, aiment l’ail. En moyenne, ils en consomment entre 7 000 et 8 000 tonnes par an, et si possible de préférence de l’ail produit en République tchèque. Conséquence de cette demande grandissante, la récolte en République tchèque cette année devrait être la plus importante depuis 2007. Mais cette tendance 100% terroir profite essentiellement aux gros producteurs qui se sont adaptés à l’évolution du marché national et dont l’ail est vendu essentiellement dans la grande distribution.
A titre de comparaison, et en mettant de côté la Chine, hors catégorie et qui produit environ 70% de l'ail mondial, selon les statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (ONUAA, FAO en anglais), en 2013, l’Europe, elle, a produit 815 000 tonnes de cette plante potagère dont les bulbes sont particulièrement appréciés pour leur goût fort, mais aussi leurs valeurs nutritives et médicales, soit seulement 2% de la production mondiale. L'Espagne assure près de la moitié de cette production continentale. Viennent ensuite la Roumanie et l’Italie qui devancent la France avec 20 000 tonnes.
Tandis que le prix moyen du kilo d’ail produit en République tchèque, parfois des variétés espagnoles ou françaises, dépassait les 200 couronnes (7,30 euros) il y a encore trois ans de cela, son prix de vente dans les commerces est inférieur d’environ un tiers cette année. Cette situation et cette augmentation de l’offre locale profitent bien évidemment essentiellement aux grandes structures agricoles. « Pour que la production d’ail soit rentable, je dois en planter sur plus de cinq hectares, et je ne le vends pas sur les marchés. Il faut alors passer par les grandes surfaces », explique Pavel Reš, exploitant d’une ferme à Bratkovice (Bohême centrale) interrogé par le site idnes.cz et qui a cessé la production d’ail précisément pour ces différentes raisons.