Il y a 15 ans, trois villes tchèques ont été inscrites sur la liste de l’UNESCO

From the spot 'Come to slow down'

Le 13 décembre 1992, trois villes tchèques ont été inscrites sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Prague, Cesky Krumlov et Telc ont été les premiers sites historiques tchèques à figurer sur cette liste prestigieuse et à s’imposer sur le plan international. Depuis ce temps-là, d’autres villes et d’autres sites historiques et naturels tchèques ont été choisis par l’UNESCO, et aujourd’hui la République tchèque peut se vanter d’avoir douze sites classés par cette organisation internationale.

La cathédrale Sainte-Barbe à Kutna Hora
Outre Prague, Cesky Krumlov et Telc, on trouve sur la liste aussi le village de Holasovice en Bohême du Sud dont l’architecture populaire est étonnement bien conservée, la ville de Kromeriz avec son majestueux château archiépiscopal et ses beaux jardins baroques, la ville de Litomysl avec son noyau historique admirablement restauré et ses beaux spécimens de l’architecture Renaissance, la ville de Kutna Hora avec son élégante cathédrale gothique Sainte-Barbe, ou bien le site de Lednice-Valtice près de la frontière tchéco-autrichienne qui ressemble à un immense parc avec deux somptueux châteaux, un minaret et plusieurs autres édifices historiques de moindre importance.

La villa Tugendhat
Parmi les monuments de la liste de l’UNESCO figure aussi la villa Tugendhat de Brno, édifice d’une beauté pure et dépouillé construit dans le style fonctionnaliste par le prophète de l’architecture moderne Ludwig Mies van der Rohe, la flamboyante colonne de la Sainte Trinité, monument baroque érigé sur une place de la ville d’Olomouc, l’ancien ghetto juif et le couvent historique de la ville de Trebic en Moravie, et finalement l’église Saint-Jean Népomucène construit à Zdar nad Sazavou par l’architecte Giovanni Santini sur le plan d’une étoile à cinq branches dans le style gothique baroque.

Château de Lednice,  photo: CzechTourism
Pour les municipalités et les habitants de ces villes, l’inscription sur la liste de l’UNESCO a apporté non seulement une reconnaissance internationale et un intérêt croissant de touristes mais aussi des soucis. Selon le maire de Lednice, Libor Kabat, l'inscription sur la liste ne présente pas que des avantages, c'est aussi et avant tout un engagement :

« D'une part, c'est l'intérêt accru des touristes qui viennent très nombreux, ce qui nous fait plaisir et nous nous en réjouissons. D'autre part, ce sont des tâches supplémentaires découlant de ce statut exceptionnel. L'entretien d'un complexe aussi vaste nécessite beaucoup de moyens financiers, et nous devons donc déployer tous les efforts pour les obtenir. Ce qui est un souci certes agréable mais c'est aussi à la fois beaucoup de travail. »

La villa Müller
Pour conserver leur place sur la prestigieuse liste, les municipalités doivent observer certaines règles, ce qui n’est pas toujours facile notamment dans des villes comme Prague qui se développent d’une façon dynamique. Récemment, les projets de construction de gratte-ciels dans deux quartiers de la capitale tchèque ont déclanché une vive polémique. L’UNESCO a même lancé un avertissement qu’une telle intervention brutale dans l’architecture de la ville pourrait être suivie de sanctions et même aboutir à la décision de rayer Prague de la Liste du patrimoine mondial. D’autres candidats pragois attendent déjà leur tour et désirent figurer, eux aussi, sur la liste: l’église Sacré-Coeur créée par l’architecte slovène Josip Plecnik dans le quartier de Vinohrady et la villa Müller, joyau fonctionnaliste construit par Adolf Loos entre 1928 et 1930.