Il y a 400 ans débutait la recatholicisation de la Bohême
Le 9 avril 1624, le roi de Bohême Ferdinand II émet des lettres patentes autorisant uniquement la religion catholique en Bohême. Quelques jours plus tard, de nouvelles lettres patentes interdisent non seulement aux villes royales d’accepter des citadins non catholiques, mais aussi aux non-catholiques d’exercer leur métier dans la ville.
Pour les protestants de Bohême, la bataille de la Montagne blanche, en 1620, marque un tournant. Avec la victoire des troupes impériales, une nouvelle phase de recatholicisation commence sous le patronage de l’empereur Ferdinand II. C’est alors le début d’une période parfois qualifiée de « ténébreuse »...
La recatholicisation prend essentiellement deux formes : une approche stricte, sévère et intransigeante qui a recours à tous les moyens de coercition possibles, mais aussi une action graduelle, cohérente et non violente qui vise à éveiller un intérêt authentique et sincère pour la foi catholique. Ainsi toute potentielle rébellion est étouffée dans l’œuf, comme le montre par exemple le compte-rendu de la répression de la révolte qui a lieu en Bohême orientale en 1628 : « Parmi ceux qui ont été faits prisonniers, certains ont été brsés par et attachés à la roue, d’autres ont été empalés, certains ont eu le nez et les oreilles coupés, et ont aussi eu le dos marqué au fer, et ceux ainsi marqués ont été renvoyés à leur tâche, ne voulant pas s’opposer plus longtemps à leur maître. »
Ainsi, presque toute la Bohême et la Moravie deviennent progressivement des terres catholiques.
Des petits groupes de non-catholiques subsistent néanmoins dans les zones frontalières du pied des monts Métallifères et de la région d’Aš (luthériens) ainsi qu’au pied des montagnes de l’est de la Bohême et de la Moravie (Frères tchèques). Dans ces zones, de nouvelles sectes hérétiques sont également fondées par la suite. Néanmoins, leur importance reste avant tout locale.