Il y a trente ans, le Conseil d’assistance économique mutuelle a été dissous

L’affiche de 30e anniversaire de CAEM (RVHP)

Le Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM) était l’union économique du bloc de l’Est. C’est le CAEM qui décidait de la mise sur le marché des tourne-disques soviétiques, des rideaux est-allemands ou du charbon polonais. Avec l’URSS à sa tête, le CAEM n’a pas assuré la prospérité de ses membres.

Le CAEM a été mis en place par Staline le 5 janvier 1949, sur la base d’une conception purement centralisée. Sa création était en grande partie motivée par l’embargo économique mis en application par les démocraties européennes et les États-Unis sur les pays communiste. Parmi les États fondateurs du CAEM, on trouvait la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Roumanie et l’URSS. L’Albanie en a également été membre de 1949 à 1962, tandis que la RDA l’a été de 1950 à 1990. La Mongolie l’a rejoint en 1962, Cuba dix ans plus tard, et le Vietnam en 1978.

L’assemblée de CAEM  (RVHP) en Roumanie,  1978 | Photo: #BA456/Fototeca online a comunismului românesc/Wikimedia Commons

Ses objectifs – une meilleure planification et la spécialisation des industries nationales des pays communistes – pouvaient sembler louables, mais ils ont en réalité conduit à des prises de décision dénuées de sens, comme par exemple celle de confier la fabrication des technologies avancées à la Bulgarie. À l’inverse, en Roumanie – pays essentiellement agricole –, des usines sidérurgiques ont été construites, ce qui impliquait d’y transporter du fer et du charbon venant de très loin.

En Tchécoslovaquie, l’action du CAEM a été surtout marquée par l’orientation du pays vers l’industrie lourde. « Il n’y avait en quelque sorte que deux pays [membres du CAEM] fonctionnels et en lesquels on pouvait avoir un peu confiance : il s’agissait des pays dont le développement technologique était le plus avancé, à savoir la RDA et la Tchécoslovaquie », a expliqué l’économiste Miroslav Zámečník dans l’émission télévisée Historie.cs.

En République tchèque, le CAEM était la cible de nombreuses blagues, par exemple : « Qui ne veut pas de conseil mutuel n’a pas d’assistance économique » (référence au proverbe tchèque « Komu není rady, tomu není pomoci ») ou encore : « – Sans le CAEM, qu’aurions-nous ? – En principe, tout... »

Après la chute de leurs régimes totalitaires, la plupart des pays membres du CAEM ont opté pour l’économie de marché, et le CAEM a été dissous après 42 ans d’activités.

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