Investissements français en République tchèque

Foto: Evropská komise
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Depuis quelques années, l'intérêt des firmes hexagonales pour la République tchèque est réel. Aujourd'hui, la France figure au septième rang des plus gros investisseurs dans le pays et au quatrième rang en termes de stock, même si en 2004 les investissements français ont baissé pour atteindre 139 millions d'euros.

Photo: Commission européenne
Dans son supplément spécial consacré aux relations franco-tchèques, le quotidien Pravo faisait le point cette semaine sur l'évolution des investissements français depuis la chute du communisme. Et cette évolution a été relativement lente, jusqu'à une période récente. A la fin des années 1990, en effet, les investissements directs venus de Paris vers Prague ne représentaient que 5% du total des investissements étrangers. Après un pic en 2003, la part française est retombée en dessous des 4% en 2004, ce qui place donc la France en septième position, derrière les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Autriche, la Slovaquie, les Etats-Unis et le Japon.

Les invetissements français avaient fait un bond en avant au cours de l'année 2001, lorsque le groupe Société générale fit l'acquisition de 60% du capital de la Komercni banka, puis après le rachat des Eaux de Prague (Prazska vodovody a kanalizace) par l'ancienne Compagnie générale des eaux, Vivendi, associée aux Britanniques d'Anglian Water. Selon les chiffres publiés par la banque centrale tchèque, le cumul des investissements directs français en République tchèque depuis 1993 jusqu'à fin 2004 s'élève à près de trois milliards d'euros. Aujourd'hui, près de 300 sociétés au capital français opèrent sur le sol tchèque et emploient à ce jour environ 60 000 personnes.

Radomil Novak
On trouve de tout parmi les sociétés françaises implantées en Bohême et en Moravie. « La structure de ces investissements est très diversifiée », indique Radomil Novak, directeur de l'agence Czechinvest, qui précise qu' « aussi bien des grands groupes comme Valeo ou PSA que des petits cabinets de consultants ou des restaurants sont venus s'installer dans le pays ». Plus de 11% des entreprises françaises emploient plus de 500 personnes. En moyenne, elles emploient plus de 250 salariés et réalise un chiffre d'affaires d'environ 30 millions d'euros, mais la présence française est surtout représentée par des entreprises de taille modeste.

L'adhésion du pays à l'UE a évidemment contribué à l'augmentation des investissements venus de l' « ancienne Europe », donc également de la France. L'avantage indéniable de la République tchèque reste sa situation géographique, en plein coeur du continent, avec une distance entre Paris et Prague équivalente à celle séparant Paris de Nice.

C'est dans l'industrie que les sociétés françaises sont le plus présentes. Un peu moins de la moitié d'entre elles sont dans le secteur industriel, mais la proportion d'entreprises de services et de commerce est également importante et a tendance à augmenter.

TPCA
L'automobile est le secteur industriel dans lequel les Français ont récemment investi le plus. L'usine TPCA, montée à 50 km de Prague en commun par PSA Peugeot-Citroën et le constructeur japonais Toyota, est aujourd'hui l'un des plus gros investissements étrangers jamais réalisés en Europe centrale. Un projet d'1,5 milliards d'euros qui a permis de créer environ 3000 emplois dans la petite ville de Kolin. Cette usine, dont la production sera lancée à plein régime dès février prochain, pourra s'appuyer sur un réseau de sous-traitants déjà bien implantés dans le pays, dont des sous-traitants français comme Valeo, qui possède déjà trois usines, à Humpolec, Zebrak et Rakovnik.

Dans le secteur agro-alimentaire, les grands groupes français sont déjà présents en Tchéquie. Le groupe Danone a, par exemple, fait son entrée il y a quelques années en rachetant Opavia, alors que la traditionnelle liqueur tchèque, la Becherovka de la société Jan Becher, est déjà tombée dans l'escarcelle du groupe français Pernod-Ricard.