Ion Miclescu, un jeune homme qui a déclenché un mouvement de solidarité des Roms

Photo: CTK

Depuis vendredi les Pragois sont confrontés à un cas assez spécial de solidarité rom. Un groupe de Roms est venu en Tchéquie pour prier pour la guérison de Ion Miclescu, un jeune homme de 17 ans hospitalisé à Prague. Le groupe de Roms s’est d’abord installé en face de l’hôpital où Ion Miclescu est soigné, ce qui a causé beaucoup de soucis à la mairie du quartier ainsi qu’à la police municipale.

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C’est une baignade dans la ville de Stará Boleslav, non loin de Prague, qui aurait pu être fatale à Ion Miclescu, un adolescent roumain qui se rendait avec sa famille à une conférence de Roms à Berlin. Il a failli se noyer et, tombé dans le coma, a été transporté à l’hôpital du quartier de Vinohrady à Prague. Le jeune homme, dont l’état de santé a été qualifié de critique, souffre d’insuffisances respiratoire et rénale. Comme il s’agit du fils d’un « baron » qui pourrait même un jour devenir le « roi » de quelque 1500 Roms de la région de Vilcea en Roumanie, son sort a déclenché une vague de solidarité en Europe. « Notre tradition nous tient à rester près de lui jusqu’à sa guérison », a expliqué son père Robinson Dimofte. Et, en effet, des Roms de Roumanie, de Lettonie, de France et d’Allemagne ont commencé à affluer à Prague pour prier pour la guérison de ce fils de « baron ». Le groupe de Roms installé devant l’hôpital a attiré l’attention de la police. C’est ce que confirme le directeur adjoint de la police municipale de Prague, Ludvík Klema:

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«Depuis son arrivée à Prague le groupe est surveillé par la police municipale ainsi que par la police nationale, avec laquelle nous collaborons. Je dois constater que jusqu’à présent nous n’avons eu aucune raison de recourir à des moyens plus durs contre ces personnes. Bien sûr, un éventuel comportement délictueux des individus est toujours enregistré par les gendarmes et sanctionné sur place ou transféré à l’organe compétent.»

Les Roms, pas autorisés à rester devant l’hôpital, sont partis dans un camping, et, depuis lundi, ils bivouaquent dans une réserve naturelle, au bord d’un étang dans le XIVe arrondissement de Prague. Selon Ludvík Klema, il s’agit de la meilleure des mauvaises solutions possibles:

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«L’installation du groupe, vendredi, directement dans l’agglomération pragoise, dans un quartier à la population dense, était absolument inadmissible. Elle risquait de provoquer beaucoup de problèmes. Leur installation dans le camping de Jarov et même dans un endroit éloigné du centre où il n’y a pas d’habitations est pour nous beaucoup plus avantageuse sur le plan de la sécurité que le premier endroit qu’ils avaient choisi.»

Selon Ludvík Klema, bien que la décision des Roms de bivouaquer dans une réserve naturelle ne soit pas heureuse, puisqu’il s’agit déjà d’un comportement délictueux, force est de constater que l’ordre public n’est pas troublé et que la police municipale n’a pas été contrainte d’intervenir.

D’après les dernières informations, l’état de santé de Ion Miclescu s’est légèrement amélioré et il faudra donc bientôt résoudre un autre problème délicat. Le malade n’est pas assuré et son séjour à l’hôpital coûte entre 80 000 et 100 000 couronnes, quelque 3 060 à 3 800 euros par jour. Difficile donc de dire si le malade sera capable de payer l’addition.