Le « prince » rom est mort, sa famille décline l’offre pragoise de financer le rapatriement du corps

Photo: CTK

Ion Miclescu, le jeune Rom roumain de 17 ans hospitalisé depuis deux semaines à Prague, est mort dans la nuit de lundi à mardi. La famille endeuillée, qui demeure au bord d’un étang près de Prague, souhaitait rapatrier le corps en Roumanie dès mardi. Problème, le transport coûte cher, plus de 3 000 euros.

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Sa noyade dans la ville de Stará Boleslav, en Bohême centrale, et son hospitalisation, vendredi 24 juillet, ont déclenché un fort mouvement de solidarité à Prague. Des dizaines de Roms venus de toute l’Europe ont afflué dans la capitale tchèque pour veiller leur ‘prince’. Il était en effet le fils du baron Dimofte et l’un des prétendants à la succession d’un des rois rom de Roumanie.

Pourtant, le jeune homme avait peu de chances de s’en sortir. Depuis sa noyade, et la mort cérébrale qui s’en est suivie, l’état neurologique du garçon n’a cessé d’empirer, empêchant son opération dimanche dernier. En dépit des efforts des médecins, que les Roms ont tenu à remercier, le jeune Ion Miclescu est mort tôt dans la matinée de mardi.

Sa famille, qui campe depuis vendredi dernier dans un espace privé sur les bords d’un étang dans la banlieue de Prague, souhaite désormais rapatrier le corps du garçon en Roumanie. Une procédure compliquée selon Jana Jelínková, porte-parole de l’hôpital de Vinohrady, à Prague :

« Le transfert du patient devrait être pris en charge par la famille, mais je suis encore dans l’impossibilité de vous dire quand cela sera possible. Cela dépendra de l’accord entre les médecins et la famille. »

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Mais un tel rapatriement coûte cher. La loi Tchèque stipule en effet que le transport du corps ne peut pas être pris en charge directement par l’hôpital mais doit passer par une société de pompes funèbres. Un service qui serait facturé au minimum autour de 3 000 euros.

Résultat, les Roms ont fait appel, mardi matin, à la solidarité tchèque, espérant un geste de la part du gouvernement. Un appel entendu par la mairie de Prague, puisqu’elle a proposé plus tard dans la matinée de prendre en charge les frais de rapatriement du corps du jeune ‘prince’. Une offre finalement déclinée par les Roms qui ont réussi à réunir la somme nécessaire.

Quant à savoir qui va payer pour l’hospitalisation du jeune Rom, soit près de 3 500 euros par jour, personne ne le sait. Pas même la porte-parole de l’hôpital de Vinohrady, Jana Jelínková :

« Pour l’instant nous ne pouvons pas donner plus d’informations sur l’aspect financier de la chose. Nous n’avons pas encore calculé le montant total de l’hospitalisation et nous ne savons pas si le patient était assuré ou pas en Roumanie. Lorsque nous le saurons, nous serons en mesure de régler tout cela. »

En attendant, la famille du jeune prince reste installée sur une propriété privée dans la commune d’Husinec près de Prague, contre la volonté de la municipalité, à cause du manque d’installations sanitaires appropriées. Les Roms, eux, ont annoncé leur intention de quitter Prague, dès que les formalités pour le rapatriement du corps seront terminées.