Iva Frühlingova, nouvelle star tchèque en France

Iva Frühlingova

Iva Frühlingova est née à Litvinov, en Bohême du nord. Débarquée en France il y a sept ans, elle est aujourd'hui mannequin en contrat avec l'agence Elite et vient de sortir un album, qui porte le nom de sa ville natale, sur lequel ont travaillé des gens comme Daran ou Axel Bauer. Alors qu'elle n'a pas encore fêté son 22e anniversaire, elle a déjà fait la première partie du concert de Benjamin Biolay à l'Olympia. Pour l'instant davantage connue à Paris qu'à Prague, elle est revenue sur son parcours fulgurant et son amour pour son pays d'adoption au micro de Radio Prague, lors de son dernier passage en Tchéquie.

Iva Frühlingova
"J'ai toujours voulu aller en France parce que mon grand-père est né à Béthune. Ses parents étaient tchèques. Ils sont allés en France, où ils ont eu mon grand-père, qui a travaillé dans les mines, jusqu'à l'âge de 20 ans. Après le changement de régime, ses parents ont été obligés de rentrer avec lui en Tchécoslovaquie. Après il est resté enfermé, on ne pouvait plus voyager, mais il est resté amoureux de la France, il était Français dans son coeur. Il m'en a tellement parlé qu'il m'a fait rêver. Comme une petite enfant, j'ai vu ça comme un conte de fées, je voulais tellement y aller. Quand j'ai eu 14 ans, il y a eu un concours à Prague pour une agence française de mannequins. Ca m'a intriguée, j'y suis allée, on m'a choisie, et c'est comme ça que je suis arrivée en France."

"Je me suis intéressée à la musique depuis toute petite, alors en France j'avais des amis avec lesquels j'ai monté un groupe. On jouait dans les bars, répétait dans les caves, etc... Je demandais à tous mes amis s'ils ne connaissaient pas des producteurs à qui je pouvais montrer ce que je faisais, et quelqu'un m'a présenté Michel Eli et Thierry Saïd, qui sont mes producteurs maintenant. Et puis on a commencé à travailler sur le premier single..."

La couverture de l'album, qui rappelle le style du réalisme socialiste, c'est pour rentrer dans le cliché de la "fille de l'Est"?

"Non, c'est plus une espèce de rigolade. En fait, à chaque fois que je disais à un Français que j'étais Tchèque, il me répondait: ah, la Russie! Ah, le communisme. Je répondais que ce n'était plus comme ça, que la Tchéquie, c'est là, juste à-côté de l'Allemagne... Ca commençait à me fatiguer, et je voulais rigoler avec ça, donc j'ai fait cette espèce de couverture de mon album qui est très 'pays de l'Est'."

Je suppose qu'à chaque interview on fait référence à Carla Bruni. Est-ce que cela vous est pénible?

"Quand j'ai écouté son album pour la première fois, j'ai adoré, je l'ai acheté. Mais Carla Bruni ne fait pas du tout la même musique que moi, c'est un autre style. C'est une nana que je ne connais pas, je n'ai rien en commun avec elle, juste le fait qu'elle a été mannequin, c'est tout. Le mannequinat, c'est plus un truc mauvais pour moi dans la chanson. Si je fais du mannequinat, c'est seulement pour l'argent, j'ai besoin de vivre, de payer mon appartement à Paris, etc. Mais dans mon coeur ça a toujours été la musique et c'est ça que j'ai envie de faire."

Quel est votre style de musique?

"Mon style... J'ai toujours adoré Björk, je suis tombée amoureuse de la musique de Gainsbourg et de son personnage. La musique brésilienne m'intrigue beaucoup, comme Joao Gilbert et Jobim..."

Donc, votre musique, c'est un mélange de tout ça?

"Oui c'est un mélange, et même mon album, Litvinov, si on l'écoute bien, c'est vraiment un mélange de styles différents qui me plaisent, de tous ces gens dont je viens de parler."