Jan Fischer offre les services de la République tchèque dans la résolution du conflit israélo-palestinien

Moshé Arens et Jan Fischer, photo: CTK

Une conférence sur les relations tchéco-israéliennes s’est tenue mardi 9 février à Prague, pour commémorer le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux Etats il y a exactement vingt ans. Le Premier ministre Jan Fischer a également offert, à cette occasion, l’aide de la République tchèque dans la résolution du conflit israélo-palestinien.

Moshé Arens et Jan Fischer,  photo: CTK
Le 9 février 1990, Jiří Dienstbier, alors ministre des Affaires étrangères de la Tchécoslovaquie et son homologue israélien Moshé Arens signaient le protocole restaurant les relations diplomatiques interrompues entre les deux pays en 1967. 1967, c’est la guerre des six jours, qui entraîne une rupture diplomatique entre Israël et les pays appartenant au bloc soviétique. La Tchécoslovaquie suit donc les injonctions de Moscou, et coupe ses liens avec l’Etat hébreu. Des liens qui étaient pourtant assez importants, comme le rappelle Jiří Dienstbier, sénateur et ancien ministre des Affaires étrangères :

« Même la posture de Masaryk n’était pas liée au hasard. Parce que déjà à cette époque existait une sorte de phénomène d’Europe centrale, et ses composants fondamentaux, les Tchèques, les Allemands et les Juifs vivaient ensemble. »

Moshé Arens et Jiří Dienstbier,  photo: CTK
Jiří Dienstbier fait référence à la visite du premier Président de la République tchécoslovaque sur le territoire du futur Etat hébreu, en 1927. La Tchécoslovaquie a également été un des premiers pays à reconnaître son indépendance, en 1948, et en avril 1990, quelques mois à peine après son accession à la présidence, Václav Havel s’était rendu en Israël. Il est à ce jour l’unique chef d’Etat d’un ancien pays du bloc soviétique à y avoir effectué une visite officielle. Jan Fischer a lui aussi voulu insister sur les rapports entre la République tchèque et Israël :

« Nous avons pu nous convaincre ici à quel point ces relations sont solides, naturelles, bien qu’elles aient été artificiellement coupées pendant plus de vingt ans, depuis 1967. Mais elles ont continué. »

Moshé Arens et Jan Fischer,  photo: CTK
Le Premier ministre aimerait ainsi faire profiter des bonnes relations qu’entretient la République tchèque à la fois avec Israël et avec les pays arabes. Il a également mentionné le fait que Prague est considérée comme le troisième centre de la culture juive au monde après Jérusalem et New-York. Au-delà des considérations historiques, la conférence avait aussi comme objectif de renforcer les relations économiques et commerciales avec Israël. Mais c’est aussi la question du conflit au Moyen-Orient qui reste au cœur des préoccupations. Jan Fischer :

Une barricade brûle dans le camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est,  photo: CTK
« Bien que nous ayons conscience qu’une paix juste et durable dépende de nombreux facteurs que nous ne pouvons pas entièrement influencer, nous sommes toujours prêts à apporter notre aide, dans la mesure de nos capacités, notamment en tant que médiateur. Ce n’est pas un secret de dire que la République tchèque, dans le domaine des relations avec Israël, appelle à une position forte et claire de l’Union européenne. L’UE cherche cette position et nous oserons dire qu’elle ne l’a pas encore trouvée. »

Le conflit israélo-palestinien intéresse aussi les Tchèques. Selon une récente enquête, 41% d’entre eux le classent comme appartenant aux cinq conflits les plus importants actuellement.