Jan Koller de retour en France à l’AS Cannes

Jan Koller, photo: www.ascannes.net

A cette période de l’année, en pleine trêve hivernale longue de plus de deux mois, l’actualité du football est traditionnellement plutôt pauvre en République tchèque. L’annonce, lundi, de la signature de Jan Koller à l’AS Cannes a donc fait figure d’exception à la règle. Arrivé en fin de contrat à Samara, en Russie, où il a évolué depuis son départ de Monaco en 2008, le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe nationale a rejoint le club azuréen, qui végète depuis plusieurs saisons dans le championnat de National, la 3e division française. Plus d’explications sur ce choix avec un des principaux artisans du retour de Jan Koller en France, le président de l’AS Cannes, Ziad Fakhri, qui a répondu aux questions de Radio Prague :

Jan Koller,  photo: www.ascannes.net
-L’arrivée de Jan Koller à Cannes est-elle un cadeau de Noël après l’heure, comme l’a présentée Nice Matin, ou est-elle le fruit de longues négociations avec le joueur et son entourage ?

« C’est d’abord et avant tout un travail de longue haleine puisqu’on en parlait depuis le mois de juin quand le joueur a manifesté son envie de rejoindre notre club. On en avait déjà parlé à l’époque, mais il avait ensuite décidé d’aller jusqu’au bout de son contrat en Russie, soit jusqu’à fin novembre. On s’était donc donné rendez-vous et depuis novembre nous étions en discussions. Mais pour répondre à la première partie de votre question, oui, c’est aussi un vrai cadeau de Noël pour l’ensemble du club et les supporters. »

Ziad Fakhri,  www.ascannes.net
-On sait que Jan Koller, qui a joué à Monaco entre 2006 et 2008, souhaitait revenir auprès de sa famille, qui est restée dans la Principauté lorsque lui était en Russie. Est-ce donc d’abord son entourage qui vous a sollicités ou les dirigeants cannois qui ont réagi à son envie de retrouver la Côte d’azur ?

« Nous avons réagi à une de ses déclarations. Il avait fait part dans la presse de sa volonté de retrouver la Principauté ou de s’en rapprocher et ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. »

-Pourquoi précisément Cannes et pas un autre club du sud de la France qui a l’avantage d’évoluer à un niveau supérieur ? On pense à Nice, par exemple, en Ligue 1.

« C’est une bonne question. Je saurais y répondre mais pour faire de l’autosatisfaction, je vais dire que Cannes a un vrai vécu et une vraie histoire. C’est peut-être ça qui lui a donné envie de nous rejoindre. Maintenant, je ne connais pas les vraies raisons. C’est le joueur qui les possède. Mais quelles qu’elles soient, je suis très fier et heureux d’avoir un joueur comme ça parmi nous. »

Jan Koller,  photo: www.ascannes.net
-C’est peut-être une question qui ne va pas vous plaire, mais le fait que Koller ait choisi, à 36 ans, un club de National ne signifie-t-il pas qu’il vienne à Cannes pour finir tranquillement sa carrière ?

« Qu’il finisse tranquillement sa carrière de joueur est un fait. Après, qu’il nous aide à atteindre nos objectifs en est un autre. Mais pour connaître un peu la mentalité du joueur, je peux vous dire que c’est un grand professionnel. Il nous l’a démontré depuis le départ et je pense qu’il a encore vraiment envie de jouer au football. Sinon il aurait arrêté et cela ne l’aurait pas empêché de retourner à Monaco. Et nous sommes aussi bien conscients que nous n’aurions pas eu Jan Koller s’il avait 25 ans. C’est certain. »

-Le contrat d’un an et demi a été signé lundi. Mardi, le joueur a participé à son premier entraînement avant d’être présenté à la presse. Avez-vous rencontré l’homme dont on vante la modestie et la simplicité en République tchèque ?

« Je vais reprendre vos propos car ils sont tout à fait justes. Modestie, humilité, sérieux et professionnalisme sont les qualités qui le caractérisent selon moi. J’ai été agréablement surpris par sa personnalité. Je connaissais déjà le joueur, mais pas encore l’homme. Je l’ai découvert et je suis sous le charme. On m’avait dit que c’était quelqu’un de charmant, ça se confirme. En fait, il n’a pas du tout le caractère de sa morphologie et encore moins de son statut. C’est donc un grand monsieur, et pas seulement par la taille. Mais surtout, c’est un vrai professionnel comme on en voit de moins en moins aujourd’hui. Il y a l’humilité d’un côté, le respect de l’autre. Il l’a montré depuis que nous sommes entrés en contact avec lui. Il nous avait promis qu’il signerait avec nous si nous nous mettions d’accord. Malgré d’autres propositions beaucoup plus alléchantes au niveau financier comme sportif, il a tenu sa promesse et nous a rejoints. »