« Je ne suis pas un numéro ! Je suis un homme ! » : une odyssée de l’espèce au Kampus Hybernská
Parce que vous le savez, vous, ce qui fait de vous un être humain ? Voici la première question que vous posera le festival étudiant « Aux frontières de l’humanité ». Jeudi 23 et vendredi 24 mai, rendez-vous au Kampus Hybernská pour découvrir les expositions d’une quinzaine d’étudiants à ce sujet.
« J’étais chargée d’un cours où j’avais la liberté de créer ce que je voulais. J’ai donc choisi de traiter un thème très large, ‘les frontières de l’humanité’, dont l’enjeu est d’examiner ce que l’on définit comme l’humain et le non-humain, et ce qu’implique la catégorie du non-humain. »
« Les élèves ont eu l’occasion de choisir un projet et un thème qui leur tenait à coeur: depuis les robots au post-humanisme ou au transhumanisme, en passant par des réflexions sur les vampires, les sorcières, les zombies, et même les clowns, l’enfance, et la guerre... »
« Chaque élève ou chaque groupe d’élèves était invité à avoir à la fois un projet de recherche pour analyser leur sujet au fil de l’année, et un projet artistique libre: peinture, sculpture, court-métrage, exposition photographique, etc. »
Sous la forme d’une exposition géante aux formats variés, vous verrez mille et une approches des limites de l’humain qui remettent en question ce que nous catégorisons sans trop y réfléchir comme relevant de l’inhumain. Un travail de longue haleine pour une dizaine de projets artistiques. Cindy nous dévoile le programme de ce festival :
« On ouvrira le festival jeudi 23 à 19h avec un discours d’introduction sur le thème général. L’entrée en sera gratuite et tout sera proposé en français, en anglais et en tchèque, puisque les étudiants parlent les trois langues. Les visiteurs pourront déambuler à leur gré au sein de l’exposition et discuter avec les auteurs des différents projets. »
En dépit de nombreux projets assumés par un seul étudiant, c’est un véritable travail de groupe qui s’est esquissé durant toute l’année. Entre débats en classe et coup de main invisible pour les projets artistiques de chacun, Cindy Gervolino insiste beaucoup sur les moments de partage et de solidarité.
« Finalement, de nombreux étudiants ont préféré mener seuls un projet autour d’une thématique qui leur tenait à cœur. Mais pendant les heures de cours, on a essayé de partager nos analyses et nos points de vue. »
« D’autre part, certains groupes avaient besoin de l’aide des autres pour monter des projets d’envergures, comme les photographies ou les courts-métrages, par exemple. Chacun s’est mutuellement aidé, même de façon discrète, sans forcément apparaître dans le résultat final. C’est ce qui a permis aux projets de tous se croiser. »
« D’ailleurs, dans leurs projets de recherche, j’avais invité chaque groupe à développer un parallèle entre leur travail et celui d’un autre, afin de se confronter à leurs propres limites, entre autres. »
« Il y avait par exemple un groupe qui travaillait sur les sorcières sous un angle féministe. Les élèves ont mis en parallèle leur approche avec celle d’un autre groupe, qui travaillait sur le monde magique comme dans Harry Potter, etc., mais qui n’incluait pas cette perspective politique ou féministe. »
Aux frontières de l’humanité, certes, mais en dépassant celles des langues et des pays. Si votre peau de petit d’homme vous démange, ou si vous êtes curieux de voir l’inhumain se renverser en humain et vice-versa, rendez-vous demain et après-demain au Kampus Hybernská pour une « odyssée de l’espèce » sans précédent, l'entrée est libre.