Jean-Pierre Asvazadourian : « Le fléau du terrorisme est un fléau que nous affronterons ensemble, au niveau européen »

Jean-Pierre Asvazadourian, photo: Twitter de l'ambassade de France à Prague

L’ambassade de France à Prague est également mobilisée suite aux attentats de Paris de vendredi. L’ambassadeur de France, Jean-Pierre Asvazadourian, a détaillé au micro de Radio Prague, quelles étaient les mesures de sécurité mises en place et quelles répercussion avait le deuil national décrété en France sur les institutions françaises en République tchèque.

Jean-Pierre Asvazadourian,  photo: Twitter de l'ambassade de France à Prague
« Ce sont des mesures qui se calent sur les mesures prises en France, par le président de la République, par le gouvernement français. Ce sont donc des appels à la vigilance, des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence décrété en France. En découle toute une série de mesures ici, à Prague, en coordination étroite avec les autorités tchèques afin d’assurer la sécurité des importations françaises, de la communauté française. »

Comment s’articule concrètement cette coordination avec les autorités tchèques ?

« Nous sommes en contact avec les autorités responsables afin qu’elles puissent mettre en place les mesures qui s’imposent. Je ne vais pas les détailler, mais elles permettent d’assurer la sécurité autour du périmètre des implantations françaises, celles qui peuvent éventuellement être menacées, sachant tout de même que nous n’avons pas d’éléments particuliers de menace. Je crois qu’il est nécessaire que ces mesures de vigilance soient appliquées en coopération avec les autorités tchèques. »

Paris,  photo: ČTK
Pour la communauté française vivant en République tchèque, et qui aurait besoin de renseignements autres que ce qui est disponible sur internet et dans la presse, il est donc possible de s’adresser directement à l’ambassade…

« Dès samedi matin, nous avons adressé un message électronique à l’ensemble de la communauté française, leur donnant un certain nombre d’éléments, des numéros de téléphone leur permettant de se renseigner sur la situation en France et d’adresser un certain nombre de questions. Bien évidemment, l’ambassade et le consulat sont à la disposition des Français pour y répondre. »

Mercredi commence le Festival du film français, un événement culturel français important. Est-ce que des mesures de sécurité particulières vont entourer l’événement ?

« Là aussi, nous suivons un certain nombre de consignes qui sont générales. Vous avez vu que des spectacles, des concerts, ont été annulés en raison de la période de deuil. Nous avons souhaité poursuivre ce festival, une manifestation qui permet de diffuser des éléments de notre culture en République tchèque. Mais nous avons aussi souhaité, par respect pour les victimes et leurs familles, de ne pas avoir la réception traditionnelle qu’on offrait le jour de l’inauguration du festival. Il n’y aura donc pas de réception festive, mais le festival, lui, se déroulera. »

La République tchèque est a priori moins sujette au risque terroriste que la France. Est-ce que vous sentez tout de même de l’inquiétude de la part des Tchèques ?

Le terrorisme à Paris,  photo: ČTK
« Je crois qu’il y a une vigilance qui est très grande. La France a été frappée. Mais avec les premiers éléments que l’on voit, il y a des réseaux, des filières, un ennemi insaisissable. La vigilance doit être appliquée je crois par tous. Ce combat que nous menons contre le terrorisme n’est pas uniquement mené par la France, mais par l’ensemble du monde civilisé. »

Le premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka a réagi aux réactions du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker en se disant « déçu » du fait que ce dernier décide de poursuivre la politique migratoire européenne. Une récupération politique trop rapide de ces événements n’est-elle pas à craindre, en lien avec la crise migratoire ?

Bohuslav Sobotka,  photo: ČTK
« Ce qui me semble important, et c’est une conscience qui est partagée, c’est que le fléau du terrorisme est un fléau que nous affronterons ensemble. Si la France a été visée, c’est que c’est un des acteurs les plus engagés sur le plan international dans la lutte contre le terrorisme, l’Etat islamique, mais pas uniquement. La France est présente par ses forces, en Irak, en Syrie, dans le Sahel. C’est un des pays les plus résolus contre le terrorisme et c’est aussi pour cela qu’elle a été visée. Elle a aussi été visée parce que sa société est très diverse et que l’on cherche aussi peut-être à enfoncer des coins dans notre société. La réaction, c’est l’unité et la prise de mesures décisives. C’est aussi ce que nous pouvons faire ensemble, au niveau européen. Certaines de ces mesures sont discutées depuis un certain temps. Notamment la mise en place du PNR, qui est l’échange d’informations concernant les déplacements aériens. Il y a également un problème avec les trafics d’armes et il y a une action commune des Européens qui est indispensable pour éviter ces trafics. Les échanges d’information entres services est également important. Il y a toute une série d’éléments sur lesquels les Européens peuvent se mobiliser pour effectivement contrôler ce phénomène et annihiler les barbares qui ont commis les attentats de Paris. »

Malgré les divergences qu’il existe entre les pays européens par rapport à la crise migratoire ?

« Face au fléau du terrorisme, nous avons tous la même approche et la même détermination à combattre une menace qui s’adresse à nous tous. »