Jeux de hasard : les communes auront désormais leur mot à dire

Un nouvel amendement à la loi sur les jeux de hasard a été adopté par la Chambre des députés, mercredi. Selon cette nouvelle réglementation, les communes pourraient avoir le droit d’autoriser ou non et de décider de l’emplacement des casinos et autres salles de jeux d’argent sur leur territoire. Si l’amendement est également adopté par le Sénat, il pourrait entrer en vigueur le 1er juillet prochain.

Il y a un peu plus de cinq ans de cela, Radio Prague avait présenté la République tchèque comme le Las Vegas de l’Europe (http://www.radio.cz/fr/article/56935). A l’époque, en 2004, le pays détenait ni plus ni moins le record d’Europe du nombre de casinos par habitants avec un établissement et demi pour 100 000 personnes. Trois ans plus tard, la situation n’avait guère évolué puisque Radio Prague toujours présentait cette fois la République tchèque comme le paradis des jeux de hasard (http://www.radio.cz/fr/article/92131). Une situation qui faisait le malheur des maires de certaines communes qui se plaignaient de n’avoir aucun contrôle sur la prolifération des casinos et salles de jeux d’argent. Certains avaient alors lancé l’initiative « L’association des villes et des communes contre les jeux de hasard », une initiative également motivée par l’argent croissant dépensé chaque année par les Tchèques. Ainsi, en 2008, pas moins de 130 milliards de couronnes (5 milliards d’euros) sont sortis de leurs porte-monnaie pour être joués ou pariés.

Eduard Janota,  photo: CTK
Jusqu’à présent, les communes disposent d’un droit d’interdiction ou de limitation d’activité uniquement sur les anciennes machines à sous dites classiques, omniprésentes un peu partout dans le pays et qui ont englouti près de 2,5 milliards d’euros en 2008. En revanche, elles n’ont aucun contrôle sur les machines vidéo, dans lesquelles pourtant des sommes d’argent bien plus importantes que celles jouées dans les machines classiques peuvent être perdues par les joueurs. Ces machines vidéo sont du ressort du ministère des Finances, pour autant, le ministre Eduard Janota est favorable à ce que leur autorisation revienne également aux communes :

« Je reçois régulièrement des critiques de nombreux maires qui se plaignent que leur commune se transforme en deuxième Macao. C’est pourquoi je suis favorable à ce qu’ils puissent décider eux-mêmes d’autoriser ou non l’ouverture de ces salles de jeux. »

S’il pourrait donc s’agir d’une évolution relativement importante dans l’administration des jeux d’argent, cet amendement est cependant loin de satisfaire tout le monde, et surtout pas, forcément, les sociétés détentrices des droits des divers jeux de loterie et de paris, essentiellement sportifs. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là de la première modification de la législation sur les jeux de hasard depuis 1998, un premier pas aussi en vue de la nouvelle loi sur les jeux de hasard que prépare actuellement le ministère des Finances avec pour objectif son entrée en vigueur en 2012.