Jiří Bělohlávek reste à la tête de la Philharmonie tchèque
Grande figure de la musique classique en République tchèque comme à l’étranger, Jiří Bělohlávek, restera le chef d’orchestre de la Philharmonie tchèque pour les six prochaines années. Jiří Bělohlávek, qui est également le directeur artistique de l’orchestre depuis quatre saisons déjà, incarne d’une certaine manière à lui seul la musique classique auprès du grand public.
Après avoir dirigé des orchestres du monde entier, il fait son entrée dans la cour des grands en 2004 au Metropolitan Opera de New York, avec l’opéra Káťa Kabanová de Leoš Janáček. Il y reviendra en 2007 avec un autre opéra Jenůfa (« Její pastorkyňa ») du même compositeur, puis en 2009 avec Rusalka d’Antonín Dvořák. Entre 2006 et 2012, Jiří Bělohlávek dirige le célèbre Orchestre symphonique de la BBC. Il se souvient de la mission qui lui avait été confiée à l’époque :
« Lorsque j’ai rejoint l’Orchestre de la BBC, le premier objectif était de se consacrer à un répertoire très vaste. On m’a également demandé de présenter des morceaux de musique tchèque, et si possible des morceaux qui ne soient pas très connus. »
Jiří Bělohlávek devient alors un grand propagateur des compositeurs tchèques. En 2012, lorsqu’il fait ses adieux à Londres dans un Royal Albert Hall à guichets fermés, il devient le premier chef d’orchestre étranger à diriger pour la troisième fois consécutive le concert de la BBC Proms. C’est d’ailleurs cette même année qu’il est décoré de l’Ordre de l’Empire britannique par la reine Elisabeth II.Le Tchèque se produit depuis déjà plus de deux décennies avec les plus grands orchestres américains et européens, parmi lesquels notamment la Philharmonie de Rotterdam, la Philharmonie de Berlin, l’Orchestre symphonique de Boston ou l’Orchestre de Cleveland, tout en continuant de faire la promotion de la musique de son pays. C’est d’ailleurs peut-être bien cette renommée internationale qui a contribué à faire de la Philharmonie tchèque un des dix meilleurs orchestres au monde actuellement. Si Jiří Bělohlávek l’a dirigée dès l’âge de 24 ans, à l’époque en la qualité d’assistant de Václav Neumann, il en a pris les rênes également en 1990pour deux ans. C’est donc depuis septembre 2012 que les succès dans le monde sont les plus marquants.
La Philharmonie tchèque, c’est avant tout une tradition qui perdure et qu’incarne désormais la personne de Jiří Bělohlávek. Lors de la présentation de la 121e saison de la Philharmonie tchèque cette année, Jiří Bělohlávek avait confié quel était son souhait le plus cher :« Mon rêve est de tenir et de continuer à perfectionner la Philharmonie tchèque. Mais c’est aussi essayer d’aboutir à une compréhension toujours plus juste et plus précise de l’expression des morceaux des différents compositeurs. »
C’est également sous sa baguette que la Philharmonie tchèque a enregistré l’œuvre complète des neuf symphonies d’Antonín Dvořák. Grâce à sa sensibilité musicale, Jiří Bělohlávek a conquis le cœur des musiciens qui l’accompagnent, et ce notamment de par son aptitude à savoir parfaitement décrire la musicalité des morceaux jusqu’à leurs nuances les plus fines. Plusieurs jeunes chefs d’orchestre prometteurs ont d’ailleurs été ses élèves, comme Jakub Hrůša ou Tomáš Netopil.Pour autant, Jiří Bělohlávek, qui ne veut pas s’endormir sur ses lauriers, saitque cette 121e saison de la Philharmonie tchèque ne sera pas moins difficile que les précédentes. Parmi les morceaux que la Philharmonie présentera en 2017 figure, entre autres, l’Epopée de Gilgamesh de Bohuslav Martinů, la composition avec laquelle il s’était présenté à la BBC pour la première fois en 1995.