JO - Athlétisme : pour Jan Zelezny et Roman Sebrle, ce sera l'or ou rien

Depuis les Jeux de Londres en 1948, premiers de l'après-guerre, jamais les athlètes Tchèques ne sont revenus à Prague sans médaille. Cette année encore, à Athènes, dans ce qui sera comme de tradition le sport roi, quelques-uns des trente-six « Dieux du stade » à avoir réalisé les minima olympiques font figure de candidat sinon à un titre olympique au moins à un podium.

A 38 ans, le lanceur de javelot Jan Zelezny a l'occasion de rejoindre dans la légende olympique les Américains Al Oerter et Carl Lewis, les deux seuls athlètes à avoir remporté dans leur discipline respective, le lancer du disque et le saut en longueur, quatre médailles d'or d'affilée. Après avoir raté la première marche du podium pour seize malheureux centimètres en 1988 à Séoul, Jan Zelezny s'est ensuite successivement montré intraitable à Barcelone, Atlanta et Sydney. Malgré son palmarès, son expérience et sa faculté à répondre présent lors des grands rendez-vous, le recordman du monde (98,48 m) n'est pourtant pas désigné comme favori cette fois-ci par les spécialistes. La faute à une première moitié de saison sans grand relief, à des problèmes de santé récurrents, mais aussi à son absence des palmarès des principales compétitions internationales depuis les Mondiaux d'Edmonton en 2001. Toutefois, pour ce qui pourrait constituer l'une de ses dernières apparitions au plus haut niveau, l'inusable homme « de fer » (traduction de son nom en français) aura à coeur de réaliser un ultime exploit.

Plus encore que sur Zelezny, c'est sur les larges épaules du décathlonien Roman Sebrle que reposent les principaux espoirs tchèques de médaille en athlétisme. A l'approche de l'un des sommets de sa carrière, l'unique homme à avoir dépassé la barre mythique des 9000 points déclare à qui veut l'entendre que rien d'autre que le plus précieux des métaux ne l'intéresse. « Je veux l'or. Depuis plusieurs saisons, je me classe régulièrement dans les toutes premières places, je ne peux donc rien dire d'autre. Il y a quatre ans, j'étais parti à Sydney pour obtenir une médaille. Cette fois-ci, je vais en Grèce pour me battre pour l'or », lâche-t-il, sûr de sa forme et confiant en ses moyens, écartant ainsi tout éventuel doute d'un revers de la main. Roman Sebrle devra toutefois compter sur la concurrence de son compatriote Tomas Dvorak. Bien que handicapé par son tendon d'Achille, l'ancien triple champion du monde peut espérer, dans un bon jour, se mêler à la bagarre pour une place d'honneur.

Enfin, dans les autres disciplines, les concours de Nikola Brejchova, de retour au tout premier plan, au lancer du javelot, et des espoirs Vera Pospisilova et Jaroslav Baba au lancer du disque et au saut en hauteur seront également suivis d'un oeil très attentif.