Josef Sudek et "sa" Bohême du nord des années 60
Une exposition de Josef Sudek, un classique de la photographie tchèque de la première moitié du XXe siècle, a été inaugurée, jeudi, à la galerie de l'Ecurie impériale, au Château de Prague. Intitulée "Triste paysage", elle présente des photos panoramiques de la région de Most, dans le nord du pays, région au passé très particulier.
"Cette série de photographies tient une place tout à fait particulière dans l'oeuvre de Sudek. C'est le contraire de ses photos romantiques et féeriques qui sont tellement connues. Ces images-là d'un paysage ordinaire sont presque ascétiques, celles des trémies, par exemple, sont très radicales. On ne trouve pas d'équivalent à ces photos dans l'art contemporain, même si aujourd'hui, on expose presque tout. Il est incroyable que Sudek ait travaillé ces sujets-là il y a un demi-siècle déjà."
Josef Sudek, lui même disait : "Je n'aime pas faire des paysages gais. Puisqu'un paysage gai est toujours gai et toujours pareil. Mais un paysage triste est très varié. Plus triste et moins triste, et encore plus triste. On peut faire des choses avec."
L'oeuvre d'un autre photographe reconnu, le Lituanien Anastas Sutkus, est mise à l'honneur à la Maison pragoise de la photographie, place Venceslas. Cette fois-ci, la photo n'est pas axée sur le paysage, mais sur l'homme. Journaliste de profession, Anastas Sutkus se consacre à la photographie humaniste et documentaire depuis la fin des années 60. Il s'est fait remarquer notamment par un cycle intitulé "Les gens de Lituanie", qui témoigne de l'évolution culturelle, sociale et politique de son pays depuis les années 70 jusqu'à nos jours.