Journée Européenne sans voiture : l'occasion pour les cyclistes tchèques d'exprimer leur mécontentement
La République tchèque participait, vendredi, à la Journée européenne sans voiture pour la cinquième année consécutive. Quarante-cinq villes se sont jointes au mouvement, vingt-deux d'entre elles permettant à leurs habitants de voyager gratuitement dans les transports en commun s'ils laissaient leurs voitures dans leurs garages. Mais, au-delà de son caractère symbolique, la manifestation est aussi l'occasion pour les cyclistes, et notamment ceux de la capitale, de pointer le doigt sur le manque de pistes leur étant réservées.
Une initiative intéressante s'est tenue à Prague, vendredi matin, dernière journée de la Semaine européenne de la mobilité. La municipalité avait, en effet, organisé une course contre-la-montre entre cyclistes, utilisateurs des transports en commun et automobilistes. L'idée était de mesurer le temps nécessaire pour se rendre depuis plusieurs stations de métro situées dans la banlieue jusqu'à la place Palach, dans le centre-ville, et ce à une heure de pointe lorsque les gens se rendent au travail. Surtout, l'objectif était de prouver que voyager par les transports en commun est plus rapide qu'en voiture. Au moment du bilan, le constat est éloquent puisque dans tous les cas, quelque que soit le point de départ et le tracé emprunté, les cyclistes sont arrivés les premiers, suivis quelques minutes plus tard des conseillers municipaux et du maire de Prague, Pavel Bém, qui avaient choisi le métro, et enfin des automobilistes. Paradoxalement, bien que Prague soit la troisième ville européenne en nombre de voitures par habitant, avec une moyenne d'un véhicule pour deux personnes, les Pragois sont également les plus grands utilisateurs de transports en commun en Europe. « 57% des trajets sont effectués en métro, tramway ou bus, et 40% individuellement, c'est-à-dire en voiture », a précisé Pavel Bém, tout en ajoutant que le nombre très insuffisant de pistes cyclables était un des points faibles de la ville. Actuellement, seuls 64 kilomètres sont réservés exclusivement à l'usage de cyclistes plus habitués à zigzaguer entre voitures, camions, autobus et tramways. Pour alerter l'opinion publique, plusieurs dizaines de « manifestants », parmi lesquels le ministre de l'Environnement, Petr Kalas, ont donc participé, vendredi soir, à une excursion à vélo à travers le centre-ville. Histoire que dans un avenir plus ou moins proche Prague ne soit plus une des rares métropoles européennes n'ayant pas encore fait de la bicyclette une des priorités de sa politique de transports sûrs et écologiques.