La Semaine de la mobilité entend faire bouger la République tchèque

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Depuis samedi dernier et jusqu’à ce vendredi, la Semaine de la mobilité se tient dans toute l’Europe. Axée sur les moyens de transports modernes et alternatifs, cette semaine thématique est censée mobiliser les citoyens face à l’urgence écologique. Cette année encore, la République tchèque est sur la liste des participants.

Quarante-huit pays et un peu plus de 2 300 villes, parmi lesquelles vingt-six tchèques, ont fait le choix cette année de participer à cette semaine écologique. Bien qu’elle fasse l’effort de jouer le jeu, la République tchèque participe nettement moins activement à la campagne que son voisin autrichien ou l’Espagne qui participent, eux, à hauteur de quelque cinq cent villes partenaires.

Les villes participantes ont prévu plusieurs activités et campagnes de sensibilisation sur le thème de l’édition 2017 que sont les transports intelligents et partagés. En République tchèque, le slogan de la semaine de la mobilité est « Sdílením vpřed ! » - « Partager pour avancer ! ». Les gens sont ainsi incités à se déplacer à vélo ou à pied, à prendre les transports en commun ou encore à pratiquer le covoiturage. Les Praguois pourront aussi visiter gratuitement le Musée des Transports en commun ou effectuer avec leur vélo un parcours de trente-huit kilomètres le long de la piste cyclable transeuropéenne.

D’autres villes prévoient également de transformer temporairement des rues animées en rues piétonnes. Le point culminant de cette Semaine de la mobilité aura lieu vendredi avec la désormais traditionnelle « Journée sans voitures ». Plusieurs aires urbaines devront donc détourner le trafic routier de façon à laisser la place aux piétons. A cette occasion, la ville de Prague mettra en place des trains gratuits pour permettre aux citadins de visiter la province et respirer un air moins pollué : Chrudim, Otrokovice ou encore Třebíč seront ainsi accessibles gratuitement.

Le ministère de l’Environnement met un point d’honneur à ce que la semaine se déroule bien, et pour cause, le problème soulevé est important : « La pollution de l’air liée aux transports nuit à la santé et contribue à l’émergence d’un certain nombre de maladies chroniques graves », a ainsi fait savoir le ministère, en ajoutant que« le transport est responsable d’un quart des émissions de gaz à effets de serre européennes ».

Photo illustrative: public domain
La Commission européenne (CE) soutient elle aussi cette Semaine de la mobilité, chiffres à l’appui : elle affirme ainsi qu’une voiture partagée peut remplacer jusqu’à quinze véhicules privés ou encore que les personnes impliquées dans les programmes de véhicules partagés réduisent leur distance parcourue quotidiennement d’environ 40%. Toujours selon les données de la CE, près d’un quart de la population européenne croit fermement que le covoiturage fluidifie le trafic sur les routes et dans les villes et a un impact positif sur la pollution ; les plus optimistes étant les Français (49% d’avis optimistes), les Tchèques étant eux les plus sceptiques sur le sujet (9%).

Un pays moins engagé qu’auparavant, avec une population relativement sceptique sur le point principal de cette Semaine de la mobilité ; cette dernière ne semble donc pas se tenir sous les meilleures augures. Rendez-vous vendredi soir pour le bilan, alors que les pays partenaires au sein du Groupe de Visegrád s’investissent d’ores et déjà deux à huit fois plus que la République tchèque.