Karel Schwarzenberg revient du Proche-Orient sans cessez-le-feu, mais avec l’assurance d’une évolution sur le plan humanitaire
Israël a annoncé que les bombardements sur Gaza cesseraient trois heures par jour à compter de ce mercredi, et a accepté l’ouverture d’un couloir humanitaire dans la bande de Gaza. Au lendemain du retour de la délégation européenne menée par le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, et du voyage éclair de Nicolas Sarkozy au Proche-Orient, c’est le signe d’un léger mieux, mais aucune des deux interventions diplomatiques n’a permis d’obtenir de cessation des hostilités.
« Notre mission principale était de soulager les habitants de Gaza. De ce point de vue c’est un succès en ce qui concerne l’intervention humanitaire. L’aide commence à arriver. Mais bien entendu il faut garder à l’esprit que les images qui ont été vues à la télévision ont provoqué l’indignation dans les pays voisins. L’opinion publique arabe est solidaire de la population à Gaza, ce qui peut encore provoquer des situations dangereuses, et ce qui met le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas dans une situation très délicate. »
Partie dimanche pour le Proche-Orient, la délégation de l’UE était également composée du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, et de la commissaire européenne pour les relations internationales, Benita Ferrero-Waldner. Les membres de la délégation ont pu rencontrer le roi de Jordanie, et également s’entretenir, côté israélien, avec le Premier ministre Ehoud Olmert et le président Shimon Pérès. Parallèlement à la mission européenne, le président français Nicolas Sarkozy était également en tournée au Proche-Orient. Lui non plus n’a pas obtenu de cessez-le-feu, mais l’Etat hébreu vient d’annoncer mercredi qu’il pourrait étudier le plan de paix franco-égyptien. Un succès donc pour Nicolas Sarkozy contrairement à la délégation menée par le chef de la diplomatie tchèque... Les médias tchèques n’ont pas pu s’empêcher de remarquer qu’une fois de plus c’est le chef de l’Etat français qui s’est agité sur le front diplomatique et a fait de l’ombre à la délégation européenne.Pour Karel Schwarzenberg, en tout cas, les obstacles principaux à un cessez-le-feu subsistent des deux côtés :
« Il y a d’un côté le point de vue d’Israël qui ne veut pas de cessez-le-feu tant qu’il n’est pas assuré de sa sécurité : Israël veut un engagement que la contrebande d’armes vers Gaza cesse, que le Hamas soit éliminé de la bande de Gaza, ce qui est difficile. D’un autre côté, il y a les gens du Hamas qui voient un certain avantage à apparaître comme des combattants héroïques. C’est évidemment au détriment de la population. Ils apparaissent comme des héros, tandis que l’autorité palestinienne qui appelle au cessez-le-feu apparaît comme moins forte. »En attendant, la crise au Proche-Orient devrait être également au programme des discussions des commissaires européens réunis à Prague, ce mercredi, dans le cadre de la présidence tchèque de l’UE depuis le 1er janvier.