Pas de trêve dans la bande de Gaza : les réactions tchèques

Photo: CTK

Depuis maintenant six jours, le conflit israélo-palestinien évolue de façon très préoccupante. Ce lundi, l’armée israélienne continuait à bombarder la bande de Gaza, les combats ayant fait à ce jour plus de 80 victimes palestiniennes, dont une trentaine pour la seule journée de dimanche, la plus sanglante depuis le début de l’offensive israélienne. Tous les grands quotidiens tchèques, ainsi que les dirigeants politiques, commentent cette escalade de violence au Proche-Orient.

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La première réaction, celle du chef de l’Etat Václav Klaus, est venue jeudi dernier déjà : sans s’être expliqué sur les événements, le président avait alors annulé, pour des raisons de sécurité, sa visite de quatre jours en Israël qu’il aurait dû entamer ce dimanche. Cette visite avait été planifiée depuis le séjour à Prague, en mai dernier, du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Au cours de celui-ci, le chef du gouvernement tchèque Petr Nečas avait déclaré, en voulant souligner la qualité des relations bilatérales, qu’Israël « n’avait pas de meilleurs amis que la République tchèque ».

Cet « excellent ami », Benyamin Netanyahou, a téléphoné ce week-end à son homologue tchèque au sujet de l’offensive de l’Etat hébreu dans la bande de Gaza. « Au cours de notre entretien, j’ai exprimé ma conviction qu’Israël avait le droit de se défendre », a déclaré le Premier ministre Petr Nečas.

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Cette position est partagée par la diplomatie tchèque : le ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg a laissé entendre qu’en cas de poursuite des tirs de roquettes des radicaux palestiniens en direction de l’Etat hébreu, une éventuelle opération terrestre de l’armée israélienne serait une « réaction adéquate ». Le chef de la diplomatie espère toutefois un cessez-le-feu, tout en se satisfaisant du fait que l’actuelle reprise du conflit israélo-palestinien s’avère pour l’instant moins violente et sanglante que l’opération « Plomb durci » menée début 2009, lorsque la République tchèque présidait l’Union européenne.

Or le politologue tchéco-palestinien Shadi Shanaah met en doute l’utilité des opérations militaires israéliennes :

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« On peut difficilement mesurer la côte de popularité du Hamas, étant donné qu’il n’est pas vraiment possible d’effectuer des sondages d’opinion publique dans la bande de Gaza. Mais il est sûr et certain que le mouvement y est toujours très puissant. On peut supposer que les raids aériens ou une éventuelle opération terrestre auront le même effet. On ne peut pas éradiquer le Hamas, car il ne s’agit pas d’une organisation avec un nombre défini de membres que l’on peut liquider physiquement ou emprisonner, si l’on veut résoudre le problème. Car ce problème est politique, il n’a pas de solution militaire. »

« Il y a quelques années, un journaliste israélien a comparé le conflit aux films de James Bond : l’histoire et les héros restent les mêmes, ce qui change, ce sont les accessoires et les circonstances », écrit le politologue Marek Čejka dans les pages du quotidien Mladá fronta Dnes. Tout en replaçant dans son contexte ce « drame historique sanglant » qui est, selon lui, pour l’instant sans espoir de happy-end. Il conclut son article par un souvenir personnel vieux de dix ans de la cantine universitaire de Jérusalem, où un membre du Hamas avait fait exploser une bombe et tué neuf personnes : « Même après avoir vécu cette expérience, je n’ai jamais pensé que l’unique moyen de lutter contre cette organisation brutale était d’utiliser sa méthode : la brutalité. »