Kosovo : le président tchèque comprend le refus serbe d'indépendance
Le président serbe, Boris Tadic, était en visite officielle en République tchèque lundi et mardi. L'avenir de la province du Kosovo a constitué le thème central de ses entretiens avec les représentants tchèques. Tandis que Boris Tadic a fermement réaffirmé que l'indépendance du Kosovo était inacceptable pour Belgrade, le président tchèque Vaclav Klaus a, lui, assuré que Prague comprenait la position de la Serbie.
« Si une solution unilatérale était choisie, ses conséquences seraient très négatives à long terme non seulement pour la Serbie mais aussi pour toute la région et même pour l'ensemble de l'Europe. »
Le chef de l'Etat tchèque a par ailleurs souligné que seules des négociations menées à l'intérieur du pays et non de l'extérieur pouvaient permettre de stabiliser la situation à long terme et de définir le statut final du Kosovo. Sans faire de déclarations radicales, Vaclav Klaus a toutefois laissé transparaître qu'il n'était pas enclin à une indépendance du Kosovo. « Nous avons notre propre histoire et c'est pourquoi je pense que nous comprenons peut-être un peu mieux que d'autres pays l'ensemble de la problématique », a-t-il confié pour se justifier après son entretien avec son homologue serbe.
De son côté, Boris Tadic a répété que la Serbie était opposée à l'indépendance réclamée par les Albanais qui constituent 90 % de la population d'une province placée sous l'administration de l'ONU depuis 1999. « Je le dis de manière très paisible mais aussi déterminée », a précisé le président serbe. Tout en assurant que son pays, qui accepte une large autonomie du Kosovo, aspirait lui aussi à trouver un compromis, il a indiqué que tous les moyens légaux, politiques et diplomatiques seraient mis en oeuvre pour empêcher l'indépendance d'une province qui représente 15 % du territoire de la Serbie.
Si elle n'a donc accouché d'aucune déclaration traduisant une avancée quelconque dans les négociations, la visite de Boris Tadic en République tchèque a néanmoins confirmé que la définition du statut indéterminé du Kosovo, à laquelle participent les Etats-Unis, la Russie et l'Union européenne, restait à l'heure actuelle toujours aussi floue.