Le président de la République reste réservé face à la situation en Géorgie

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Le chef de l’Etat a été l’objet de critiques pour ne pas s’être exprimé sur le conflit qui oppose la Russie à la Géorgie et qui dure depuis une semaine. Václav Klaus vient de sortir de son mutisme dans une interview exclusive pour la Radio tchèque et sous la forme de réponses par écrit aux questions du quotidien Mladá fronta Dnes.

Václav Klaus
Le président tchèque reste dans l’expectative en ce qui concerne l’actuel conflit dans le Caucase. Pour l’instant, il ne voit pas la situation de la même manière que ces collègues de Pologne, d’Ukraine et des trois pays baltes qui ont exprimé leur solidarité à la Géorgie tout en la qualifiant de victime de l’agression russe. Sur les ondes d’une des stations de la Radio tchèque, Radio Česko, Václav Klaus a expliqué les raisons de cette retenue de la manière suivante :

« On assiste de nouveau à l’ignorance de la réalité, à la création de mythes. Je n’ai pas fait de forte déclaration parce que je ne veux pas être entraîné par la vague à la mode affirmant que la Géorgie est en or et que la Russie est méchante. Cette vue du monde me semble tellement simpliste que je serais obligé d’écrire un très long texte pour expliquer que je ne la partage pas. »

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Dans ses réponses aux questions du quotidien Mladá fronta Dnes, Václav Klaus a, cependant, condamné l’attaque géorgienne contre l’Ossétie du Sud, l’assassinat de civils dans la région et l’opération massive de l’armée russe. Il a refusé la comparaison de la situation actuelle dans le Caucase avec l’invasion soviétique de 1968 en Tchécoslovaquie, en déclarant que cette invasion n’était pas une riposte à une attaque de la Tchécoslovaquie contre la Russie subcarpatique, par exemple. D’après lui, la situation actuelle en Géorgie a été fortement influencée par la déclaration de l’indépendance du Kosovo, reconnue cette année par nombre de pays dont la République tchèque. Grâce au cas du Kosovo, la Russie a gagné une excuse de poids pour son opération, et Václav Klaus craint que le monde soit confronté aux conséquences de ce précédent pendant longtemps encore et pas seulement dans le Caucase.

En ce qui concerne l’argument avancé par certains politiciens que l’installation du radar américain planifiée en Tchéquie serait justifiée par les opérations militaires russes en Géorgie, le président tchèque affirme dans Mladá fronta dnes : « Si la République tchèque (et je suis entièrement d’accord avec ce point de vue) ne considère pas la base radar américaine dans notre pays comme un équipement militaire orientée contre la Russie, il ne peut exister de lien entre le conflit en Géorgie et le radar. »